En décembre dernier, le Grand Conseil a validé le budget cantonal 2024 par 73 oui, 20 non, l’UDC et le SVPO, et 31 abstentions, le PLR et Die Mitte. Ces quatre partis qui ont refusé ou se sont abstenus sont ceux qui veulent charger la barque de la révision fiscale que nous traiterons en mars. Ce sont eux qui souhaitent baisser l’impôt sur la fortune mais qui refusent un budget qui permet de nombreux investissements pour garantir des services publics qualitatifs.

Si le groupe socialiste a accepté le budget 2024, c’est parce qu’il comprend quelques éléments réjouissants. Tout d’abord, la mise à disposition de moyens massifs pour mettre en œuvre l’initiative sur les soins infirmiers. Le département de la santé, par notre Conseiller d’État Mathias Reynard, permet ainsi de valoriser des professions qui ont trop longtemps été les oubliées du système de santé. D’autre part, des moyens conséquents sont également prévus pour pallier la pénurie d’enseignant·es. Finalement, les investissements sont tout autant massifs que l’an dernier, à hauteur de 600 millions. Mais pour arriver à l’équilibre sans l’habituelle manne de la BNS, tous les services ont dû fournir des efforts, abandonner des projets, rétrécir la voilure. Et ce ne sont que les prémices de ce qui nous attend en 2025. Face à l’inaction de la Berne fédérale, gangrénée par les lobbys, les coûts de la santé ne cesseront d’augmenter et nous n’avons pas de garantie, aujourd’hui, que le canton pourra y faire face l’an prochain. Ces coûts seront fatalement répercutés sur les primes et ce sont les citoyennes et citoyens, nous, camarades, qui paieront l’addition. Lors de la campagne fédérale de l’automne passé, tous les partis s’accordaient à dire que les primes pesaient trop lourd dans le budget des ménages. La campagne étant passée, en décembre dernier nous étions les seuls à soutenir unanimement une augmentation des réductions individuelles de primes. Même auprès de nos (de plus en plus éloignés) cousins Verts, la proposition n’a pas fait l’unanimité.

Notons également le sens des priorités parfois consternant du parlement. Les élu·es ont passé près d’une heure à parler d’amendements budgétaires liés au loup contre quelques pauvres minutes pour les réductions individuelles de primes. Loin de moi l’idée de banaliser la problématique du grand prédateur dans nos vallées, mais notez tout de même que l’engagement est à géométrie variable. Je déplore que le porte-monnaie des citoyen·nes soit un sujet moins émotionnel que le loup. Pourtant, la précarité ne cesse de croître dans notre canton.

Ce budget 2024 n’a obtenu que 73 oui, une bien courte majorité. Un signal très clair pour le ministre des finances, de la part de sa propre famille politique. En effet, ce sont eux, les partis de la droite bourgeoise, talonnés de (trop) près par Le Centre, qui veulent priver l’État de rentrées fiscales importantes, qui veulent offrir des cadeaux fiscaux aux plus riches de notre canton, ce sont eux qui ont refusé le budget 2024, un budget équilibré et satisfaisant.

Durant le traitement de ce budget, le groupe socialiste a mis l’humain au centre en défendant les conditions de travail du personnel de l’État et en demandant des aides pour les plus démunis, car c’est l’essence même de notre engagement et que nous ne changeons pas de discours entre la campagne électorale et le moment des actes au parlement. En mars, nous mettrons à nouveau l’humain et la solidarité au centre de notre action pour contrer une révision fiscale qui pousserait le canton vers des mesures d’économies sur le dos des plus faibles.

Sarah Constantin, Cheffe de groupe PS-GC

Le PeupleVS 2023