Aujourd’hui, je me permets d’écrire quelques lignes parce que je suis en colère. En colère contre le génocide qui se passe sous nos yeux. En colère contre l’impunité dont jouit un état ouvertement colonialiste et raciste. En colère contre l’hypocrisie occidentale qui consiste à déshumaniser les victimes en fonction de leurs origines. Qu’on se le dise clairement, aux yeux des puissances, des politiciens et des médias, une vie israélienne n’aura jamais la même valeur qu’une vie palestinienne. Aujourd’hui je suis en colère contre la banalisation de la colonisation que subit ce peuple depuis 75 ans. Alors que les cadavres de civils s’entassent depuis des semaines, le monde occidental continue de trouver des excuses et des justifications à la barbarie criminel d’un état impérialiste. Qu’on se le dise d’emblée, il ne s’agit pas d’un conflit mais d’une guerre entre une puissance coloniale et un peuple colonisé. Car le projet israélien est tout simplement l’annihilation des Palestiniens avec le nettoyage ethnique en cours à Gaza. Pour les plus chanceux en Cisjordanie, leurs vies se résume à tenter d’exister sous un régime d’apartheid comme le mentionne régulièrement Amnesty International. Il n’y a pas de guerre de civilisation mais une oppression coloniale à laquelle une lutte de libération trouve réponse. Il est inconcevable d’assimiler le droit de la résistance face à une agression permanente à des entités terroristes comme Daesh.  Ce n’est que reprendre la sémantique de la propagande israélienne qui tente de criminaliser toute forme de lutte. Je ne cherche pas à relativiser les crimes commis par la Hamas le 7 octobre, mais plutôt de prendre une lecture objective du livre de la situation dramatique qui se déroule en territoire palestinien occupé depuis 1948. Pour reprendre le journaliste Alain Gresh : « on rappellera, une fois de plus, que nombre d’organisations terroristes, clouées au pilori au cours de l’histoire, sont passées du statut de paria à celui d’interlocuteur légitime. L’Armée républicaine irlandaise, le Front de libération nationale algérien, le Congrès national africain et bien d’autres ont été tour à tour qualifiées de « terroristes », un mot qui visait à dépolitiser leur combat, à le présenter comme un affrontement entre le Bien et le Mal ».

Aujourd’hui camarades, je me sens profondément mal à l’aise en voyant une partie de la gauche silencieuse face à ce cas d’école de colonisation impérialiste. Pire encore, une petite frange de notre bord politique se retrouve à partager la propagande israélienne qui se veut pourtant suprémaciste. Moi qui étais persuadé que la lutte contre le colonialisme et le fascisme étaient dans l’ADN de la gauche. L’Histoire se souviendra probablement de toutes celles et ceux qui ont apporté leur soutien inconditionnel à ce régime criminel. Ou étaient tous ces gens qui ont commencé à s’indigner le 7 octobre quand chaque année des centaines de palestiniens, souvent mineurs, sont assassinés ? Où étaient-ils quand les ONG faisaient le décompte des milliers de prisonniers politiques croupissant dans les geôles israéliennes, parfois sans le moindre procès ?  Où étaient-ils quand une soi-disant démocratie permettait la construction de constructions illégales sur des terres palestiniennes en bafouant toutes les résolutions de l’ONU ?

Aujourd’hui camarade, je suis en colère et je le resterai – pour paraphraser Mandela- tant que les Palestiniens ne seront pas libres.

Vive la résistance du peuple palestinien !

Yoann Bodrito 

Le PeupleVS 2023