Retraite à 60 ans, les travailleurs du bâtiment et des garages valaisans en danger
Les travailleurs du bâtiment et les garagistes craignent la votation du 3 mars sur l’initiative des jeunes libéraux-radicaux sur les retraites. Si celle-ci passe, cela signifiera la fin de la retraite anticipée à 60 ans dans la maçonnerie et à 62 ans dans les autres branches de de la construction et également des garages valaisans.
ll y a tout juste six mois, les syndicats et les entrepreneurs se tapaient dans le dos pour célébrer une réussite commune: le 20e anniversaire de la fondation FAR pour la retraite flexible dans le secteur principal de la construction en Suisse. Depuis 2003, les constructeurs de routes, les maçons ou les ferrailleurs, carreleurs, peuvent grâce à cette solution de partenariat social, prendre leur retraite à 60 ans par le biais de déductions salariales supplémentaires liées à la profession.
Il en est de même depuis la fin des années 1990 pour les autres branches du second œuvre de la construction (menuiserie-charpente, plâtrerie -peinture, électricité, technique du bâtiment, construction métallique, ramoneurs, paysagistes, poêliers-fumistes) et depuis quelques années pour les garages valaisans.
Une manière de tenir compte de la forte charge physique des ouvriers du bâtiment et d’atténuer les troubles qui en découlent à la retraite.
Avant l’introduction des pré-retraites, seul un cinquième environ des travailleurs de la construction aurait atteint l’âge de la retraite en bonne santé, le reste ayant quitté son emploi avant cette échéance. Environ un cinquième serait décédé ou aurait fini à l’AI et 40% auraient changé de branche en raison de la charge de travail.
En cas de oui, l’âge de la retraite passerait progressivement de 65 à 66 ans d’ici à 2033, puis serait lié à l’espérance de vie : il augmenterait de 0,8 mois par mois d’espérance de vie supplémentaire. Vers 67, 68 ou plus. De manière automatique.
L’âge de la pré-retraite dans la construction, l’artisanat et les garages serait ainsi également revu à la hausse, car les conventions collectives de travail stipulent expressément que la période de prestation est « limitée aux cinq dernières années précédant l’âge ordinaire de la retraite AVS » pour les maçons et à «3 ans pour le second œuvre et les garages ». Si l’initiative sur les retraites passe, la limite pour les travailleurs du bâtiment, du second œuvre et des garages passera donc également à 62 ans et 64 ans.
Soutenir cette réforme, c’est soutenir le fait que les travailleurs qui triment à la construction de nos maisons, routes, ponts et autres ouvrages imposants vont régresser dans leurs possibilités de prendre une retraite anticipée et mourir au travail.
Merci donc de penser aux travailleurs du bâtiment et des garages. Il est dès lors, important de voter NON et de faire voter NON à l’initiative anti-social des jeunes libéraux-radicaux sur les retraites !
Serge Aymon, secrétaire syndical Unia