Les résultats des dernières votations fédérales (13ème rente) et cantonales (ouverture des magasins) ont mis à mal l’hégémonie de la droite politique en Suisse, et nous pouvons nous en réjouir. Concernant la votation fédérale, la droite a fait deux erreurs. Bien entendu, elle a sous-estimé l’engagement des syndicats et ses capacités à convaincre la population, mais elle a surtout surestimé son influence sur les électeurs votant d’habitude à droite. Aux chambres fédérales, lors du traitement de l’initiative, les stratèges ont estimé qu’elle n’avait aucune chance devant le peuple et n’ont même pas pris la peine de présenter un contre-projet. Les initiants avaient pourtant soufflé quelques idées et donné des pistes à la commission du National, en particulier pour ne pas « arroser » tout le monde mais seulement les 40% des plus démunis, sans succès. Tactiquement, certainement pour pouvoir utiliser cet argument de l’arrosoir durant la campagne. Au Conseil des Etats, seul Beat Rieder a tenté de proposer un contre-projet, mis dans un tiroir, ressorti et approuvé en dernière minute, trop tard pour être crédible. Concernant la crédibilité, les anciens Conseillers fédéraux essayant, maladroitement, d’influencer les électeurs, ont eux- aussi aidé la victoire du OUI.
Cette votation aura eu le mérite, en plus du résultat, de faire prendre conscience à de nombreux électeurs atterris à l’UDC, que ce parti n’est pas le parti des petits et qu’il ne défend pas les précarisés, par exemple les rentiers vivant chichement. Sur les réseaux sociaux, beaucoup de ces électeurs se disent très déçus de l’UDC, et certains ont ouvert les yeux et annoncé leur démission et même leur adhésion au PS ! C’est un révélateur du vote « contre-nature » des ouvriers-employés etc. pour un parti qui ne défend pas leurs intérêts, sauf en belles paroles. Les partis de gauche doivent saisir cette opportunité et récupérer cet électorat en écoutant ses craintes et ses besoins. Ces personnes ont besoin de protection, à nous de leur donner un protectionnisme de gauche.
Concernant la victoire contre l’extension des ouvertures des magasins, là également, le pouvoir politique majoritaire valaisan a sous-estimé la force des syndicats et s’est déconnecté des citoyens et des commerçants eux-mêmes.
Que ces victoires soient un encouragement pour les échéances à venir, en particulier les élections au Grand Conseil l’année prochaine et la future campagne valaisanne pour un salaire minimum en Valais. Les troupes sont aguerries et bien rôdées.
Olivier Cottagnoud, Président de Commune