Le Collectif Résistance Indigène (CRI) est un collectif de lutte antiraciste, anticolonialiste et anti-impérialiste basé en Valais. Créé en avril 2024 par une bande d’amis – principalement de jeunes femmes – qui ne supportaient plus de rester silencieuses face aux injustices aux quatre coins du monde.

Un des points de bascule aura été la brutale agression israélienne à Gaza et la certaine indifférence du monde occidental. L’impuissance face aux massacres a rapidement laissé place à une volonté collective d’agir. Conscients que le monde ne changera pas du jour au lendemain, l’important était de se faire entendre et de dénoncer la colonisation et l’impérialisme qui faisaient des dizaines de milliers de morts non loin de la Suisse. En seulement une journée, le collectif composé d’une dizaine de membres était né.

Le premier événement organisé par le groupe a été une collecte de fonds, l’été dernier, en soutien à l’association du docteur Hicham El Ghaoui, qui œuvre pour apporter une aide médicale aux habitants de Gaza.

Par la suite, le collectif a souhaité marcher en soutien au peuple palestinien. Il aura fallu une grande détermination pour aboutir à la manifestation du 30 novembre 2024, malgré plusieurs entretiens avec la police, des appels téléphoniques au ton parfois menaçant, des remarques déplacées et même des allusions au terrorisme visant les organisateurs·trices. La rédaction du Peuple.VS s’est entretenue avec des membres du collectif, qui confirment que les autorités ont tenté de leur mettre des bâtons dans les roues : « En plus des multiples entretiens – parfois longs de deux heures – la police nous exigeait de placer un agent de sécurité tous les 100 mètres.  Ils ont insisté pour connaitre le nombre exact de personnes prévu alors que c’était une inconnue comme souvent dans les manifs ». Et d’ajouter : « L’autorisation s’est faite attendre malgré les démarches anticipées que nous avions entreprises. Ce n’est que dix jours avant l’événement que nous avons reçu l’aval officiel des autorités. » Au final, environ 800 personnes ont défilé dans les rues de Sion en signe de soutien à la Palestine et au Liban. Bien aidé par d’autres collectifs d’ici ou d’ailleurs, le CRI a pu faire résonner les chants de soutien aux nombreuses victimes de la barbarie du régime sioniste. Rythmée par des slogans revendicatifs et des témoignages poignants, la marche s’est déroulée pacifiquement à travers la ville.

Du point de vue des organisateurs·trices, on parle d’un franc succès, d’autant plus pour une première. Dans les nombreux retours positifs, ils et elles étaient nombreux à faire part de leur reconnaissance d’avoir organisé cette journée en Valais. Compte tenu de la mobilisation, avec seulement une poignée de jours pour s’organiser et diffuser l’appel, nul doute que l’envie de continuer la lutte était présente.

Début janvier, le collectif s’est associé avec l’association Les colibris de Tania pour organiser un échange avec le Docteur Hicham El Ghaoui à l’Ambassade à Sion. Les récits bouleversants de l’horreur vécue à Gaza ont profondément marqué bon nombre des personnes présentes. Une collecte de fonds a également été mise en place dans le but de financer des repas dans la Bande de Gaza.

Fort de ces événements récents, le Collectif Résistance Indigène est déjà en pleine réflexion pour lancer de nouvelles actions. L’important étant aussi de rester cohérent dans la lutte car le groupe a un objectif assez clair : « Notre engagement a pour but d’envoyer un message clair à nos représentant·e·s politiques afin d’ouvrir un espace d’expression pour les voix valaisannes et suisses, solidaires des luttes des peuples opprimés à travers le monde, et de permettre l’organisation d’une immigration post-coloniale face aux politiques coloniales, impérialistes ou racistes en Suisse et ailleurs. »

Propos recueillis par la rédaction

Le PeupleVS 2025