Samedi 8 novembre, le PSVR a tenu son Congrès à Ayent. Outre le plaisir particulier pour nous de pouvoir y entendre les discours du président de commune, Mathieu Aymon, de la présidente du Grand Conseil, Patricia Constantin, et du président du Conseil d’État, Mathias Reynard, le Congrès fut aussi l’occasion d’adopter une résolution sur la politique financière. Le PSVR dit STOP à la politique en faveur des plus aisé-es et des entreprises, et OUI à la justice fiscale et au développement des services publics.

 Limiter les dépenses pour alléger la fiscalité, ou alléger la fiscalité pour justifier des coupes : voilà la logique sans fin de la majorité bourgeoise. Budget après budget, cette politique circulaire creuse les inégalités et fragilise les services dont dépend la population.
Sous prétexte de rigueur, les prestations publiques sont comprimées — santé, éducation, mobilité, social — pendant que les finances cantonales s’avèrent chaque fois plus solides qu’annoncé. Les excédents deviennent alors un argument pour offrir de nouveaux cadeaux fiscaux aux plus riches. Et le cycle recommence, implacable.

Les conséquences se font sentir partout : personnel infirmier sous pression, classes surchargées, infrastructures vieillissantes, services publics qui disparaissent des vallées. Tout cela pendant que le canton sous-estime constamment ses recettes : en 2024, l’erreur budgétaire a frôlé 5 %. Ces prévisions pessimistes permettent de justifier des coupes, avant d’annoncer triomphalement des comptes positifs — aussitôt transformés en baisses d’impôts.

Les réformes récentes aggravent encore la situation : la dernière réforme fiscale coûte 70 millions au canton et 24 millions aux communes. La suppression de la valeur locative fera perdre quelque 70 millions supplémentaires. Et les mêmes partis qui creusent ces trous budgétaires s’opposent déjà à toute compensation, notamment à travers un impôt sur les résidences secondaires.

Ce n’est pas une politique de gestion, c’est une politique de classe. Car derrière le discours sur la « compétitivité fiscale », les faits sont clairs : les allègements profitent aux plus fortuné-es sans relancer l’économie réelle. En Suisse, la fortune des 300 personnes les plus riches a doublé en vingt ans, tandis que salaires et rentes stagnent. En Valais, 20 000 personnes vivent sous le seuil de pauvreté, et près d’une sur dix risque d’y tomber. La croissance ne garantit pas la justice sociale : seule la redistribution le peut.

Face à ce constat, le PSVR refuse le tabou des recettes. Nous voulons une politique financière juste, qui serve la population — pas les intérêts du capital. Cela passe par une fiscalité plus progressive, une contribution équitable des grandes fortunes et des entreprises, une lutte réelle contre la fraude fiscale, et une planification budgétaire fondée sur des données honnêtes.

Enfin, il est temps de réformer les instruments qui paralysent notre action publique, comme le double frein à l’endettement, et d’assurer la stabilité des distributions de la BNS. Car une société prospère se construit avec des services publics solides, des écoles accessibles, des hôpitaux performants, des infrastructures pour toutes et tous.

Le PSVR en est convaincu : une fiscalité équitable et des finances publiques responsables sont les conditions d’un Valais plus juste. Il est temps de rompre avec la politique du moins-disant social et fiscal — et de replacer l’État au service de la population, non du profit.

Clément Borgeaud, président du PSVR

Le PeupleVS 2025