Le 28 mai 2025 restera profondément gravé dans la mémoire de notre canton. Ce jour-là, la montagne – accompagnée de masses glaciaires – est descendue et a enseveli Blatten. Ce qui était autrefois un village vivant d’environ 300 habitant·e·s repose désormais sous une immense couche de roches et de glace. Le Lötschental est sous le choc, mais il reste uni. La solidarité qui s’est manifestée dans les heures et les jours suivant l’éboulement a été immense : les voisin·es et les habitant·es de la vallée se sont soutenus mutuellement, des bénévoles venus de tout le Valais ont aidé lors de collectes de vêtements et d’autres actions, et la Suisse entière a fait des dons.

Les autorités locales et régionales ont remarquablement fonctionné dans cette crise. L’état-major a coordonné rapidement, avec transparence et détermination. Des représentant·es du canton et de la Confédération étaient présents sur place pour exprimer leur solidarité – et ont promis leur soutien. C’est juste et important. Mais de belles paroles ne reconstruisent pas un village. Aux mots doivent maintenant s’ajouter des actes.

Blatten et le Lötschental ont maintenant besoin non seulement d’argent pour l’aide immédiate, mais aussi d’une perspective à long terme. Les responsables de la vallée sont capables et déterminés à élaborer, avec des spécialistes, un plan pour l’avenir. Mais ils ne peuvent pas porter ce fardeau seuls. La Confédération, le canton et les communes doivent agir main dans la main avec la population – et mettre les moyens nécessaires à disposition.

Cette catastrophe dans le Lötschental, mais aussi par exemple les intempéries dans le village de Lourtier, dans le Val de Bagnes, nous rappellent douloureusement ce qui est trop souvent oublié à Berne : nos vallées de montagne – tant dans le Haut que dans le Bas-Valais – sont vulnérables. Les dangers naturels, le changement climatique et l’exode économique menacent leur existence. Ceux qui veulent aujourd’hui affaiblir encore davantage les services publics – par des coupes dans la Poste, les transports publics ou la SSR – prennent le risque de laisser des régions entières dans l’ombre. Un service public fort n’est pas un luxe, mais une artère vitale.

Certain·es réclament, pour des raisons idéologiques, d’abandonner les régions de montagne à elles-mêmes. D’autres cherchent à tirer un profit politique de la souffrance. Mais ni le populisme à bas prix, ni le retrait néolibéral n’aident les villages et vallées touchés. Nous avons besoin de solutions pragmatiques, portées par la solidarité, le savoir et la clairvoyance.

La Suisse peut se permettre la reconstruction de Blatten et/ou la sécurisation de l’accès au Val de Bagnes. La seule question est : la volonté politique sera-t-elle plus forte que l’ancien mantra de l’austérité ? Le SP Oberwallis répond clairement : oui. Nous défendons nos vallées de montagne, non seulement au début, mais également longtemps que nécessaire.

Le chemin sera long et difficile. Il y aura des revers. Mais avec du courage, de la cohésion et un État qui prend sa responsabilité au sérieux, nos vallées de montagne et des villages détruits comme Blatten peuvent avoir un avenir. Nous ne devons pas permettre que ce village disparaisse sous les décombres de la politique.

Claudia Alpiger, présidente du SPO

Le PeupleVS 2025