A l’heure où la bande de Gaza n’est plus qu’un champ de ruine, pilonné sans relâche ni humanité par l’armée israélienne, certaines initiatives voient le jour pour raviver l’espoir au cœur de ce sombre tableau. L’une d’entre elles consiste en une marche pacifique vers Gaza visant à réclamer un accès humanitaire pour la population ainsi qu’à exiger un cessez-le-feu permanent. L’un des artisans de la « Global March to Gaza » est le docteur Hicham El Ghaoui basé à Verbier. Avec ses deux missions humanitaires l’an dernier dans l’enclave palestinienne, il a pu observer de près le désastre que vivent les Gazaouis, assiégés de toute part et privés volontairement de nourriture par l’Etat d’Israël. Contacté, il a répondu à nos questions pour mieux expliquer la démarche.
Comment est né ce projet de Marche mondiale pour Gaza ?
De mon côté, j’avais envie d’agir en tant que citoyen et non en tant que médecin parce que la frustration de voir cette situation s’empirer devenait insoutenable. Marcher en direction de Gaza pour alerter encore le monde semblait une option. De toute façon, ne rien faire n’était plus possible. En échangeant avec des personnes engagées à l’étranger, j’ai découvert que d’autres collectifs œuvraient eux aussi sur des projets similaires. Peu à peu, des synergies se sont naturellement tissées et aujourd’hui 25 délégations internationales devraient être en Egypte le mois prochain pour marcher vers Gaza.
Quel est le but concret de cette marche ?
Demander un cessez-le-feu et l’entrée de l’aide humanitaire comme cela devrait être le cas en temps de guerre. Que ce soit une organisation neutre telle que l’ONU ou la Croix-Rouge qui pilote cette aide et non Israël. C’est également une réponse réelle à la lettre officielle reçue de Gaza nous demandant de l’aide.
Comment trouver encore de l’espoir alors que le monde entier ferme les yeux devant ce génocide filmé en direct ?
Contrer le silence assourdissant d’une grande partie des pays qui se rendent complices de ces massacres. Briser ce silence avec une marche pacifique pourrait avoir un grand impact médiatique. Il s’agit aussi de rappeler qu’il n’est plus temps de débattre de la terminologie employée pour décrire la situation, alors même que l’aide humanitaire est interrompue depuis le 2 mars. Il faut agir.
Plus d’infos sur https://marchtogaza.net/
Yoann Bodrito, rédacteur en chef