« On a beau tourner et retourner les choses comme on veut, le seul sujet, c’est la justice. » Les mots de Christiane Taubira, ancienne ministre de la Justice, mais surtout infatigable militante des Droits humains, parlent à nos cœurs socialistes. Comme elle, face aux extrémismes, au racisme et au sexisme, nous gardons la ligne, celle de la justice !
Cette justice, c’est notre boussole ; elle guide mon action au Conseil d’État et dans mon Département. En cette fin d’année, c’est l’occasion de jeter un regard sur les actions menées en 2023 par le Département, sous l’angle de la justice.
Justice pour celles et ceux qui fuient la guerre
Dans ce domaine, notre responsabilité est immense, afin de garantir une politique d’asile humaine et inclusive. Nous devons lutter pour nous libérer des préjugés, pour en libérer la société. Pour la population puisse voir chez les réfugiés — non pas ce qui nous différencie — mais bien ce qui est semblable : notre humanité commune.
Pour que ces points communs soient visibles, il ne faut plus placer les réfugiés à l’écart ; au sommet d’un col ou perdus dans la montagne. Quel meilleur moyen que celui de la rencontre pour permettre les dialogues et tordre le cou aux préjugés ? Ainsi, nous venons d’ouvrir le premier centre d’hébergement collectif du Haut-Valais au cœur de la ville de Brigue. Au programme : hébergement, mais aussi formation, échanges, hôtellerie-restauration. Il en va de notre honneur de résister face à l’extrême-droite, à celles et ceux qui veulent opposer les misères. Et la meilleure réponse à leur apporter, c’est notre solidarité.
Justice pour les victimes de violence
Les mécanismes de domination sont profondément ancrés dans notre société : violences domestiques ou dans l’espace public, violences sexistes ou sexuelles, violences psychologiques ou physiques, harcèlement ou traite des êtres humains… Lorsque la violence est systémique, c’est bien à l’État d’intervenir. Pour y parvenir, il faut agir sur quatre piliers : prévention, détection, prise en charge des auteurs et prise en charge des victimes.
Pour renforcer les dispositifs existants, nous venons de créer deux entités : la première (AVIT) a pour mission de lutter contre la traite des êtres humains ; la seconde (FAVA) d’améliorer la prise en charge des victimes de violences.
Justice pour le personnel de la santé
La formation est le premier volet de mise en œuvre de l’initiative pour des soins infirmiers forts… mais former n’est pas suffisant, il faut améliorer les conditions de travail pour que le personnel des soins continue à travailler dans ce domaine. Le Conseil d’État a décidé de débloquer 42 millions (!) sur les trois prochaines années, afin d’augmenter, d’une part, les salaires et indemnités du personnel et, d’autre part, renforcer la dotation du personnel. Une Convention collective de travail (CCT) devrait être prochainement mise en place pour les EMS et les centres médico-sociaux (CMS).
Convergence des luttes
Fidèles à nos valeurs, nous gardons toujours notre boussole de la justice. Il n’y a pas de hiérarchie des luttes à mener ; nous luttons avec les mêmes convictions pour des revendications salariales que pour la protection de l’environnement ou une société plus inclusive. Nous combattons la pauvreté, qu’elle touche une personne migrante ou un retraité. Nous combattons les discriminations quelle que soit la forme qu’elles prennent ! Pour paraphraser Martin Luther King, une injustice commise, peu importe où et contre qui, menace la justice dans le monde entier.
Mathias Reynard, Conseiller d’Etat