Le Grand Conseil valaisan a récemment adopté une résolution interpartis appelant à une action claire de la Suisse pour la paix à Gaza. Dans ce contexte tragique, ce texte, soutenu par une majorité allant bien au-delà des clivages traditionnels, affirme la voix du Valais en faveur du droit international et des valeurs humanitaires fondamentales. L’UDC est restée seule à s’y opposer — un isolement révélateur.

Quand l’horreur impose le sursaut

Les images en provenance de Gaza nous heurtent chaque jour un peu plus. Bilan humain insoutenable, hôpitaux bombardés, travailleuses et travailleurs humanitaires tué-es, enfants mutilés — il n’y a pas de mot assez fort pour nommer ce que vivent les civils. L’horreur est telle que l’ambassadeur palestinien à l’ONU, Riyad Mansour, a fondu en larmes devant le Conseil de sécurité de l’ONU alors qu’il y décrivait les souffrances des enfants palestiniens fin mai. Elle a poussé l’ancien premier ministre israélien Ehoud Olmert à parler d’« actes d’une gravité sans précédent dans notre histoire » dans les colonnes du Monde.

Dans un tel contexte, on se sent souvent minuscule, impuissant. Mais ce sentiment ne peut justifier l’inaction. C’est justement dans ces moments-là que la politique doit être à la hauteur de l’humanité qu’elle prétend défendre. Parce qu’il ne s’agit pas ici de fiscalité, d’infrastructures ou d’assurance-maladie, mais de dignité humaine, de droit à la vie, de refus de l’indifférence.

Une responsabilité morale et politique

C’est avec cette conviction que nous avons travaillé pour rallier une majorité parlementaire derrière une résolution demandant à la Confédération d’agir pour un cessez-le-feu immédiat, l’arrêt des violences, des déplacements forcés et du blocus humanitaire. La Suisse, gardienne des Conventions de Genève, siège d’organisations humanitaires majeures, a un rôle international à jouer. Même modeste, notre voix compte.

Et cette voix, le Grand Conseil l’a portée. La résolution a été acceptée par une large majorité, au-delà des rangs socialistes. Seule l’UDC a fait le choix de s’y opposer, confirmant une fois de plus son refus de regarder en face une tragédie humaine majeure. Ce positionnement, qu’elle voudrait sans doute faire passer pour de la neutralité, est en réalité un aveuglement éthique.

Certes, l’on peut douter de l’utilité d’une résolution parlementaire. Cela a été rappelé plusieurs fois dans les débats, d’ailleurs. Mais, dans ce cas précis, refuser de se positionner serait bien pire. Quand des civils sont délibérément privés d’eau, de soins et de sécurité, quand des enfants sont pris pour cibles, se taire devient une forme de complicité passive. Ce texte permet de dire clairement que nous refusons cela. Il affirme notre solidarité avec les victimes et notre attachement inébranlable aux droits humains, avec les outils dont nous disposons, à notre échelle. Ni plus, ni moins.

La neutralité ne peut être une excuse pour l’inaction. La Suisse a une tradition humanitaire et diplomatique reconnue dans le monde entier. C’est une responsabilité, pas un souvenir. En rejoignant les appels émanant de villes, d’ONG, de diplomates et d’élu-es de tous bords, nous faisons honneur à cette tradition. Nous disons que, même dans l’ombre, la politique peut encore servir à défendre la lumière.

 Clément Borgeaud, président du PSVR

Le PeupleVS 2025