Il était encore tout petit, Christophe, quand sa grand-maman lui racontait des histoires au coin du feu.
Le conte du petit chaperon rouge a laissé une empreinte indélébile. Les images de la charmante demoiselle au manteau rouge et du grand méchant loup aux crocs acérés ont longtemps peuplé sa mémoire.
Et puisqu’il n’était jusqu’à peu pas possible de chasser le loup, protégé par la Convention de Berne, Christophe a opté pour les demoiselles. Plus faciles à approcher, consentantes et dociles, elles ont certainement contribué, un certain temps, à effacer le traumatisme du chaperon de son enfance.
Puis le loup est revenu. On le voit sur nos alpages, en photo, en vidéo, solitaire ou en meute. Le souvenir refait surface, la terreur, la peur du noir, c’est l’angoisse.
C’est sans doute ce qui a conduit le petit Christophe devenu grand à s’inscrire sur la liste des chasseurs désignés pour éliminer le prédateur aujourd’hui. Thérapeutique sans doute, la mission est salvatrice, pour toutes celles et tous ceux qui gobent tout ce qu’on raconte.