Il a des airs de Magnum et de David Constantin (Tschugger !). Timothée Parrique, économiste français de 36 ans, est l’un des penseurs phares de la décroissance. Défenseur de la post-croissance axée sur la justice sociale et le bien-être collectif, il a rejoint HEC Lausanne début 2025. Chercheur à HEC Lausanne depuis début 2025, c’est un excellent vulgarisateur. Critiqué, notamment dans le journal l’AGEFI, car « engagé », il répond « On ne reprocherait pas à un géographe de militer contre le platisme. »
Retours choisis d’un podcast écouté passionnément.
De quoi je l’espère, vous intriguer et inspirer réflexions et débats.
La croissance, de quoi ?
Le mot fait rêver : emploi, pouvoir d’achat… Pourtant, pas de liens clairs entre croissance du PIB, baisse des inégalités ou maintien de l’emploi.
Croître, oui, mais pourquoi, pour qui et jusqu’où ? L’économie vise à satisfaire des besoins collectifs ; si elle échoue, il faut s’inquiéter.
Nos besoins essentiels comblés, consommer plus ne rend pas plus heureux. Il y a un seuil de satiété. En Suède, la philosophie du lagom invite au « juste assez, mais pas trop ». En économie, y a-t-il une ligne d’arrivée dans cette course à la productivité ?
L’innovation nous sauvera… ou pas
Pour Parrique, innover ne suffit pas : il faut exnover. La voiture électrique ? bien, mais que fait-on des thermiques existantes ?
Qui investit pour l’innovation ? des entreprises à but lucratif, qui n’ont pas vocation de sauver le monde. L’innovation, financée par le profit, crée des mégachalutiers plutôt que des solutions sociales.
La force créative s’est concentrée sur le lucratif, laissant les urgences écologiques et humaines, où il n’y a pas de « pognon » à faire, à l’abandon.
Les créateurs de problèmes sont bien mieux payés que les créateurs de solutions.
Egalité et écologie
Une minorité de la planète a les moyens et le sentiment de pouvoir faire ce qu’elle souhaite. « Demain, je peux me réveiller à Tokyo si je veux. » Mais à quel coût ? Les ressources consommées empêchent d’autres de les utiliser. Soit une minorité dilapide, soit on partage équitablement.
Vous pensez que l’on est en bonne voie ? Les actions des entreprises, de certains états… concrètement, c’est comme si votre médecin vous préconise de perdre 20kg et qu’un an plus tard vous annoncez -4gr « vous voyez, c’est en bonne voie ».
Minimalisme, sobriété : cela concerne états et publics qui surconsomment. À eux de libérer une partie des ressources pour d’autres régions du monde (le sud notamment), ou les infrastructures indispensables manquent.
Déconstruire le consumérisme, le matérialisme, le culte du travail et de la croissance, c’est repenser ce que doit être une économie du bien-être. Quelle est la ligne d’arrivée
Ralentir ou périr.
À lire :
« Ralentir ou périr », Thimotée Parrique, Edition Seuil
À écouter :
« Sous le soleil de platon : Thimotée Parrique » podcast France Inter
Emilie Teixeira Perren