Le Conseil fédéral est en passe de soumettre à sa réélection. Le PS présentera devra remplacer le sortant Alain Berset. Pour les autres, ce pourrait n’être qu’une formalité. A moins que le candidat des Verts ne créée la surprise et éjecte un sortant.

Scénario idéal, un PLR quitte l’exécutif fédéral. Pourquoi idéal ?

La Suisse est aujourd’hui gouvernée, tant à l’exécutif qu’au Parlement, par une droite dure libérale qui fait fi des préoccupations majeures de la population.

Au Conseil national, la droite dure, UDC (62) et PLR (28) compte 90 sièges. Le PS 41, les Verts 23. Et le Centre est à 29.

Ces quatre forces politiques forment le gouvernement, représenté par deux PLR et deux UDC, soit la majorité, contre 2 PS et un Centre.

Si même le président du Centre lance un avertissement au PLR en s’inquiétant de la légitimité du « pôle de droite », c’est qu’il y a un réel souci à se faire.

La récente décision du Conseil fédéral de repousser le vote de la population concernant les deux initiatives sur la santé, dont celle primordiale sur le plafonnement des primes à 10 % lancée par le PS, démontre bien le jeu malsain mené par la majorité libérale du gouvernement. Alors que l’augmentation des primes pèsera encore plus lourdement sur le budget des ménages dès le 1er janvier, nous ne voterons pas sur cette proposition en mars prochain. On espère probablement que d’ici à l’été 2024, tout le monde aura serré les cordons de la bourse et que ce sujet sera moins « prioritaire ». Cette manière de conduire la politique fédérale est méprisante, mais surtout autocratique ! Ce pôle de droite joue un jeu dangereux et il est urgent d’y mettre fin !

Les Verts ne doivent pas se tromper de cible. Affaiblir (encore plus) la gauche au gouvernement serait une erreur gravissime et lourde de conséquences. C’est donc bien un représentant de l’aile libérale qui doit être remplacé. En termes de force électorale, le parti dont les deux sièges ne sont aujourd’hui pas légitimes est bien le PLR.

De ce fait, remplacer un PLR par un Vert honorerait une réelle volonté de concordance, celle qui a permis à ce pays de construire des compromis, de rechercher sans cesse, avec plus ou moins de succès, un équilibre fragile mais nécessaire. Dans le respect de la démocratie.

Dont acte.

 

Barbara Lanthemann, rédactrice en cheffe