La mort, parlons-en !

La population valaisanne est appelée à se prononcer sur une loi au titre complexe : Loi sur les soins palliatifs et l’encadrement de la pratique de l’assistance au suicide en institution (LSPASI).

De notre expérience de vie, à chacune et à chacun, nous retirons des leçons. Nous assistons à des combats héroïques qui se terminent parfois, à notre plus grand regret, par un départ vers l’autre rive.

La souffrance a longtemps été érigée en sacrifice justifié pour expier je ne sais quelles fautes commises. Un peu comme un bon pour une arrivée plus rapide vers un paradis tant espéré. Aujourd’hui, la médecine permet d’atténuer ces souffrances. Mais ne soyons pas dupes, la fin de vie est une étape cruelle, difficile et souvent douloureuse !

Non pas que je souhaite omettre de vous parler des soins palliatifs et de l’extraordinaire dévouement de celles et ceux qui s’en occupent jour après jour. Mais voilà, nous savons toutes et tous que le sujet sensible de la prochaine votation cantonale est l’assistance au suicide.

Parce que les mots ont une valeur inestimable et expriment ce que les choses sont, c’est ainsi qu’on appelle dans notre langue le passage à l’acte de celles et ceux qui, au bout de leur route, ne souhaitent plus qu’une chose : se défaire enfin de ce corps qui leur fait tant de mal… En allemand, on dit « Sterbehilfe », qui signifie « aide à mourir ».

Mourir, justement. Sentir son corps perdre petit à petit de ses forces, de sa capacité à combattre la maladie.
Mourir, parfois voire souvent en souffrant, parce les organes ne fonctionnent plus, parce que le mal ronge à l’intérieur.

Pour les personnes vivant dans un EMS, aujourd’hui en Valais, il n’est pas toujours possible de faire appel à une institution telle qu’Exit ou dignitas. Certains établissements leur refusent tout simplement l’accès. Cet EMS justement, qui est un lieu de vie et qui devrait être aussi, si le résident/la résidente le souhaite, son lieu de mort.

Mais de quel droit ose-t-on encore refuser à quiconque la liberté de s’en aller dignement ? Qui sont-ils ces moralisateurs et consorts pour juger, condamner celui ou celle qui, brisé par la maladie, souhaite quitter ce monde avant d’entrer dans une agonie que si nombreux d’entre nous craignent d’affronter ?

Que l’on soit favorable ou non à l’assistance au suicide, ce n’est pas à la société d’en décider, mais bel et bien à chacune et chacun d’entre nous !

Tenir la main d’une femme ou d’un homme en fin de vie, et lui accorder l’ultime liberté, en respectant sa dignité humaine. C’est tout simplement à cela qu’il faut répondre avec un grand OUI le 27 novembre prochain.

Barbara Lanthemann, rédactrice en cheffe