Non content d’avoir défiguré la vallée du Rhône avec les piliers géants des lignes à très haute tension, véritables verrues sur les coteaux, le gouvernement valaisan impose à la population valaisanne une nouvelle gabegie sous la forme d’un décret permettant de faciliter et accélérer la procédure de construction de parcs solaires alpins.

L’histoire commence à sentir mauvais quand le noir Beat Rieder dépose une motion au parlement fédéral avec le même objectif. Ça sent l’argent à plein nez, et on fera fi de toute notion de protection de la biodiversité et des paysages.

En Valais, on estime le potentiel de production d’électricité photovoltaïque à 4’200 GWH (dont 3’100 GWh en toitures et 1’100 en façades) (Arnaud Zufferey, ingénieur EPFL, mars 2022).

Oui, mais voilà. Quand un ménage investit une somme conséquente pour une installation PV, perçoit environ 25 % de subventions fédérale et communale (suivant les communes), paie son kWh à 27.90 centimes (en comptant l’énergie, l’acheminement et les redevances) et qu’on la lui rachète à 16,45, il y a de quoi s’interroger sur la réelle volonté d’encouragement de nos politiques à investir dans le solaire.

Il suffit alors d’une manne fédérale (60 % de subventions !) pour que les plus acharnés détracteurs de la protection de l’environnement se convertissent en farouches défenseurs des énergies renouvelables et projettent de recouvrir les alpages de panneaux solaires. Ceux-là mêmes qui n’ont jamais levé le moindre petit doigt pour encourager le développement de l’énergie solaire se muent soudain en promoteurs du photovoltaïque, poussant l’hypocrisie jusqu’à simuler un intérêt soudain pour nos paysages.

Les nouveaux maquereaux des cimes se frottent déjà les mains, ils vont s’en mettre plein les poches. Goguenard et peu éveillé, le Conseil d’État soumet le décret et la droite du parlement valaisan suit comme un seul troupeau (hormis l’UDC romande, à souligner !). La gauche promet un référendum qui n’empêchera rien, sinon sur la forme…

On a aperçu une meute de loups sur les pistes de ski, en pleine nuit. Aujourd’hui, plus que jamais, ce ne sont pas les loups qui doivent nous effrayer, mais bel et bien les avides vautours à deux pattes qui, calculette à la main, plantent des piquets sur nos alpages…

Barbara Lanthemann, rédactrice en cheffe