La Campagne pour les élections fédérales est lancée. Alors que la population suisse doit faire face à des difficultés majeures, en premier lieu un pouvoir d’achat qui fond comme neige au soleil, le Parlement s’est penché sur le dossier Crédit suisse lors d’une session extraordinaire.

Les bourgeois, premiers soutiens aux banques, lobbyistes et avocats du libéralisme, ne sont plus à une contradiction près.

Le PLR, étroitement lié au management des banques, (on citera ici les mandats auprès d’établissements bancaires « too big to fail » des deux politiciens PLR Felix Gutzweiler et Ruedi Noser), dénonce une honte pour la place financière de la Suisse. Qui dans ce parti se souvient encore de son rejet de mesures plus contraignantes pour les banques ?

L’UDC, dont 13 élus sont étroitement liés à la place financière, pointe du doigt la responsabilité du PLR, faisant mine d’oublier les propos de son ex-ministre des finances Ueli Maurer qui demandait, en décembre 2022, de laisser le Credit Suisse « tranquille un an ou deux ». Le parti agrarien imagine avec délice récupérer en chemin quelques électrices et électeurs en déshérence.

Et déjà, la ministre des Finances KKS annonce un paquet d’économies. Et jure que l’AVS n’est pas touchée. Mais on mentionne en murmurant que si, un peu quand-même. « Afin de se mettre en conformité avec un arrêt de la Cour européenne des droits de l’homme pour corriger une inégalité de traitement entre homme et femme », on adaptera vers le bas la rente de veuves. Les femmes, une fois de plus, feront office de fusibles. Depuis le temps qu’on attend que soit corrigée l’inégalité des salaires, cette économie sur le dos des veuves n’est qu’une insulte de plus aux plus vulnérables.

En octobre prochain, le peuple suisse élira ses nouveaux/elles représentant·es sous la coupole fédérale. La schizophrénie consisterait à renvoyer à Berne les lobbyistes des banques, les membres de conseil d’administration des caisses maladie, les représentant·es de l’économie ultra libérale, les fossoyeurs des acquis sociaux.

À contrario, il existe encore une autre opportunité. Qu’enfin le peuple suisse ouvre les yeux et vote en songeant à son intérêt, dans un souci de solidarité et d’égalité. Il appartient dès lors à chacune et chacun d’entre nous de participer activement à cet éveil !

Barbara Lanthemann, rédactrice en cheffe