20 ans à planifier, à construire et à financer le chantier du siècle.

Tony Arborino, chef du Service du Rhône, et les conseillers d’Etat Jean-Jacques Rey-Bellet puis Jacques Melly ont géré sur 20 ans le dossier de la 3ème correction du Rhône de manière interdisciplinaire, scientifique et démocratique avec mise en consultation en 2008.  Des expertises en 2009 et 2012 de variantes visant déjà la récupération de terres agricoles dans l’élargissement minimal du fleuve sont déboutées tant du point de vue de la sécurité, de la légalité que des règles de l’art. Le PA-R3 est adapté après la consultation.

S’en suivent les approbations des parlements, des Conseils d’Etat (CE) VS/ VD et de la Confédération, les financements du canton et de la Confédération, le fameux milliard. Puis dès 2016, 200 millions de francs de compensation agricole R3 attribués par Berne sont gérés par le Service de l’agriculture. Les travaux de la mesure prioritaire (MP) de Viège se poursuivent, plusieurs mesures anticipées (MA) aussi et la MP de Chippis est gérée, avec une mise à l’enquête publique en attente d’on ne sait quoi jusqu’en juin 2024.

Le démantèlement du PA-R3 prendra trois ans dès 2021 – toujours pour récupérer des terres agricoles et ne pas devoir dézoner ailleurs pour les surfaces d’assolement (SDA) attendues par Berne. Le nouveau Conseil d’Etat juge la sécurité du PA-R3 surdimensionnée tout comme le nouveau service des dangers naturels (SDANA) qu’il vient de créer.  Il souhaite le réviser et dès janvier 2023 la confédération suspend son subventionnement. La révision du PA-R3 annoncée en mai 2024 se base sur l’analyse à charge du bureau mandaté sans concertation avec ses partenaires, le canton de Vaud et la Confédération.

Basée sur une seule analyse d’ingénieur non expert (E-AS SA) et non légitime selon la levée de boucliers des milieux scientifiques suisses de l’aménagement des cours d’eau, des dangers naturels et des crues/inondations (FAN, CIPC, ASAE, Espazium, …) dont deux anciens collaborateurs de la 3ème correction du Rhône, la révision du PA-R3 n’a plus aucun sens. Si ce n’est dans la marge de manœuvre laissée pour chaque tronçon dans le respect de la légalité, de la sécurité et des règles de l’art. Les conditions d’une révision (LcDNACE art.16) ne sont pas réunies dès lors que les justificatifs invoqués sont dans leur grande majorité tout simplement faux (10/12). Du jamais vu !

Le parlement vaudois veut à l’unanimité des partis que le PA-R3 2016 se fasse au plus vite, un PA-R3 5 Etoiles.

Qui voudrait pour la plaine d’une sécurité 2 Etoiles, ainsi définie par le CE valaisan, en temps de réchauffement climatique alors les crues alternent sur la planète entière avec les sécheresses ?

Qui voudrait d’un projet qui n’aurait pas l’approbation des scientifiques suisses, experts des dangers naturels, des crues/inondations et de l’aménagement de cours d’eau ?

Qui voudrait d’un projet qui ne correspondrait pas à la législation fédérale et ne recevrait pas son financement ?

Conscients des enjeux sécuritaires, économiques et agricoles tout autant que de l’aménagement territorial en cours dans les limites de la plaine, le groupe de travail PS/GC qui souhaite la mise en œuvre du PA-R3 2016 a déposé des interventions parlementaires pour la journée spéciale « Rhône » et s’interroge sur le fonctionnement du Conseil d’Etat et de certains services de l’administration.

Marlyne Andrey-Berclaz, députée 

Le PeupleVS 2024