Dimanche 3 mars 2024, un jour historique pour la Suisse, les socialistes et les syndicats.
Jamais dans l’histoire de la démocratie directe helvétique, une initiative tendant à améliorer des conditions économique ou sociales portée par les syndicats et le parti socialiste n’avait passé la rampe du verdict populaire.
Ces dernières années, nous avons combattu les attaques féroces du camps bourgeois sur la fiscalité, sur les assurances sociales, sur la santé, sur le travail, parfois avec succès, parfois sans, mais toujours avec la même détermination à ne pas laisser la droite démanteler les si faibles protections que la Suisse « offre » aux travailleurs et aux citoyens les plus précaires.
Avec la 13ème rente AVS acceptée, c’est la preuve que lorsque la gauche, et particulièrement le parti socialiste, se préoccupe du sort des travailleurs et des précaires, il peut obtenir le soutien de la population et gagner sur des sujets de premier ordre.
Ce dimanche a vu également la victoire des forces syndicales et socialistes, en contrant l’initiative au nom trompeur prétendant « assurer des rentes pérennes », portée par les jeunes libéraux-radicaux.
Ces JLR qui ont oublié leur lointaine filiation avec la jeunesse « radicale-démocratique », des débuts de la Suisse moderne et qui ont voulu user les travailleurs jusqu’au bout, alors que l’espérance de vie en bonne santé de la plupart des travailleurs est en baisse. Démontrant soit un mépris de classe envers les travailleurs soit une méconnaissance de la réalité du monde du travail, tant ceux-ci n’y ont que rarement été confrontés.
En Valais, l’extension des ouvertures des commerces et un début de libéralisation dans le secteur ont également connu le refus de la population. Ce projet, n’était porté que par le chef du gouvernement, son service du commerce de l’industrie et du travail et soutenu par l’UDC.
Le PLR a finalement laissé la liberté de vote, et le Centre a désavoué son ministre en appelant à voter contre cette « réforme ».
La population ne s’est pas laissé tromper par le chant des sirènes du « libéralisme débridé » mais a eu à cœur de préserver la qualité de vie du personnel de la vente et de ne pas faire le jeu des grandes surfaces face à des commerçants locaux qui font la fierté de nos villages.
Aussi, ce dimanche 3 mars 2024 démontre que lorsque le Parti socialiste empoigne les sujets touchant à l’essence même de l’idée socialiste, celle d’aboutir au dépassement du capitalisme en réalisant une société qui a pour devise « De chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins », il peut gagner.
Mais si ce dimanche est un jour « historique » il n’en demeure pas moins le premier d’une série qui se poursuivra avec l’initiative sur le plafonnement des primes d’assurance-maladie à 10% des revenus du ménage, en juin, puis le référendum contre la révision de la LPP, dont la première mesure, et la plus dure, est de faire passer le taux de conversion à 6%, en septembre très probablement.
Pour que nous remportions l’adhésion populaire, nous devons poursuivre et intensifier la lutte pour l’amélioration des conditions de travail et d’existence de la masse des travailleurs. Ce n’est qu’à cette condition que nous redeviendrons cette gauche qui gagne, cette gauche qui parle à la population de notre pays, cette gauche qui lutte !
Valentin Aymon, Conseiller communal et député suppléant