Une première résolution urgente intitulée « Une Commission d’enquête parlementaire (CEP) pour faire toute la lumière sur les dysfonctionnements liés aux Celliers de Sion », a été déposée par trois députés UDC, PS et le Centre.

Une autre résolution urgente, co-signée par les chefs de groupe Les Verts, PLR et du Centre sollicitait de « saisir le Cogest dans le cadre du dossier des Celliers de Sion. »

La nuance, déjà, est dans le titre…

Le rapport du Professeur Dubey l’affirme : « La CCC a une nouvelle fois violé la loi, à un degré de gravité et de répétitivité qu’il faut considérer comme dysfonctionnel ». Pour l’expert, il ne fait aucun doute que le bâtiment tel qu’il existe n’aurait pas dû bénéficier d’une autorisation de construire dans cette zone agricole protégée. »

Pour la cheffe de groupe PLR, Sonia Tauss Cornut, la gravité des faits est à relativiser, une CEP n’est pas nécessaire, la Cogest saura « tirer les leçons, mettre en place les mesures correctives, utiles, et s’assurer que cela ne se reproduise plus. »

En politique, il existe des lâchetés bien connues. C’est encore plus vrai en période électorale. Oser dépasser les clivages partisans, faire fi des conflits d’intérêts, se montrer intègre quel que soit l’enjeu exige un courage certain. Dès lors, on ne peut que regretter que dans le cas qui nous occupe, les 89 élu·es sur les 126 présents n’aient pas eu ce courage, ni la volonté de se donner de vrais moyens pour enquêter sérieusement, avec les outils qu’une commission d’enquête parlementaire aurait fournis. Le PLR a tout mis en œuvre pour défendre le président PLR de la Ville de Sion, ainsi que le président de la CCC, étroitement lié au parti et accessoirement architecte du projet. La majorité du Parlement a suivi, naïve ou complice.

Certes, il n’y a pas mort d’homme. Mais il y a mensonge. Tromperie. Conflit d’intérêt. Violation de la loi par une commission dont les membres sont nommés par le Conseil d’état. Trois membres externes et trois membres représentants des services cantonaux en charge de l’aménagement du territoire, des bâtiments et des questions juridiques du département.

Une fois encore, la crédibilité et l’indépendance de nos autorités prennent un méchant coup de canif. On colle un sparadrap sur une fissure et on promet que ça suffira…

Dommage, et dommageable pour le Canton!

Barbara Lanthemann, rédactrice en cheffe