Expression typique du monde du cinéma, elle marque la fin d’une prise de vue lors d’un tournage. Elle semble aussi devenue le maître mot de nos responsables financiers tant fédéraux que cantonaux.
Chaque année, à l’orée du mois de septembre, les tenants des bourses à Berne et à Sion, nous annoncent des catastrophes à venir, pour les comptes de l’année suivante, s’ils devaient ne pas réagir rapidement sur le budget en opérant des coupes dans les dépenses « inutiles »
Cette année ne fait pas exception. Au niveau fédéral, un groupe d’experts, mandaté par Karine Keller-Sutter est arrivé à des conclusions qui peuvent feraient économiser un peu moins de 5 milliards de franc à la Confédération. Les mesures sont, pêle-mêle les suivantes :
Moins de contribution à l’AVS, réforme rapide des retraites, coupes dans l’agriculture, moins de versements aux fonds d’infrastructures ferroviaires et routières, fin de l’aide fédérale à la garde extra-familiale, réduction des aides pour la transition énergétique (chauffages, par exemple), moins de coups de pouce aux régions périphériques, frein aux coûts de la santé, coup de canif dans le personnel de l’administration fédérale
Seul domaine absent des coupes prévue : l’Armée ! A qui il n’est demandé aucun effort et qui pourra bénéficier de nouveaux jouets pour s’entrainer à faire la guerre conventionnelle avec des puissances qui sont, soit nucléaires, soit très en avance sur l’informatique.
Au niveau cantonal, les budgets sont annoncés très serrés aussi et Roberto Schmidt a d’ores et déjà prévu de nombreuses coupes dans tous les domaines, malgré des annonces de coupes « maitrisées » qui ne sont que des effets de manches.
Ce qui interviendra de pire dans les finances cantonales est encore à venir. La session de septembre accouchera très certainement de la modification de l’imposition des personnes physiques, avec à la clé une perte sèche de presque 100 millions de francs par année pour le canton (73 mios) et les communes (25 mios).
Toutes ces mesures pour « redresser » les finances sont mues par la même volonté de la droite libérales, allant de l’UDC au Centre en passant par le PLR, de réduire les moyens des collectivités publiques et surtout de ne pas faire contribuer les personnes les mieux loties de notre pays à de meilleures prestations pour l’ensemble de la population.
Depuis de trop nombreuses années, alors que la population croît, que les besoins augmentent, que les inégalités entre les riches et les pauvres se creusent, un seul point de vue a été appliqué : Réduire les dépenses et réduire les recettes…
A cela s’ajoute que lorsque l’on réduit les impôts des entreprises ou des particuliers, du fait de la progressivité, ce sont toujours les plus riches qui paient moins d’impôt alors que pour les plus pauvres la baisse équivaut à un café (ou deux) par mois, pour un millionnaire elle peut représenter un loyer moyen !
Nos responsables financiers doivent cesser cette politique antisociale et destructrice du service public et prendre leurs responsabilités en mettant à contribution les plus riches, les mieux lotis, pour permettre à tout un chacun d’avoir des infrastructures de qualités, un accès aux soins, à l’éducation et à la culture qui en vaille la peine, et surtout pour réduire le fossé qui ne cesse de se creuser entre les différentes classes sociales.
Valentin Aymon