Déjà des menaces!
Après le travail dans les dix commissions ayant amené à la lecture et à l’adoption des principes, après la transcription de ces principes en articles constitutionnels par ces mêmes commissions, puis à l’acceptation de ces articles en première lecture par le plénum, les membres de la Constituante vont changer de commission en vue de la deuxième lecture qui devrait, souhaitons-le, être la dernière.
Je ne désire pas revenir dans mon texte sur le contenu actuel puisque cette première lecture ne se terminera qu’à la fin de cette année, et qu’il sera assez tôt en janvier prochain pour faire le point sur les près de trois cents articles adoptés d’ici fin décembre. Mais j’aimerais surtout insister sur « l’ambiance » qui prévaut actuellement, ou plutôt sur les dangers que je pressens concernant l’issue du texte final.
En effet, j’estime que le pire qui pourrait arriver n’est pas le maintien du « Dieu tout puissant », élément trop médiatisé à mon goût, mais bien un refus par le peuple de la nouvelle Constitution travaillée durant plus de quatre ans. Et il y a déjà à ce stade de première lecture des menaces proférées par certains groupes quant à cette éventualité.
Menaces liées à l’acceptation, provisoire pour l’instant, de changements qui ne leur plaisent pas : droit à une fin de vie librement choisie, vote des étrangers au niveau communal, diverses avancées dans le domaine social, écologique et paritaire. Certes même si ces groupes lorsqu’ils s’expriment semblent être certains qu’ils représentent une majorité prête à faire capoter tout le projet, cela ne devrait pas être le cas, du moins je l’espère.
Mais une autre fracture encore plus importante se dessine, avec là aussi des menaces de refus si le plénum maintient ses positions actuelles : les membres du Haut Valais réclament des garanties supérieures à celles proposées actuellement pour leur représentativité au niveau des autorités cantonales, tant de l’exécutif que du législatif ; ils s’opposent aussi à l’obligation de la mise en place d’un conseil général dans les communes de plus de 5000 habitants. Et les chants de l’unité cantonale ont été si nombreux et unanimes dès le début des travaux de cette assemblée, que cela annonce des discussions, voire des négociations serrées sur ces sujets.
Il me semble dès lors très important, dès à présent, de renseigner convenablement toute la population valaisanne sur les changements de cette future Constitution. Changements ou statu quo qui certes, et c’est logique, ne vont pas tous dans le sens que le groupe PS/GC défend, mais qui, à mon avis personnel, représentent des avancées significatives.
Personnellement je n’aimerais pas que les forces de gauche représentées par les membres du PSVR et ceux indépendants de la Gauche Citoyenne, entonnent des chants de menaces comme certains autres groupes. Les rapports de forces sont subtils pour faire passer des idées, et seule, la gauche n’est qu’une minorité, comme d’ailleurs et heureusement l’UDC.
Plus important encore, il faut d’ores et déjà affirmer dans le cadre des membres de la constituante et en dehors que le texte final sera acceptable par la majorité de la population valaisanne. Il ne sera ni tiédasse ni inutile, mais le reflet du consensus trouvé parmi les cent trente personnes qui y ont travaillé. Il sera à l’image de la société actuelle valaisanne avec des perspectives de développement intéressantes pour le futur.
Alors au risque de passer pour le naïf de service, je crois fermement au travail actuel et au résultat futur de cette Constitution du XXIème siècle, et je la défendrai dans sa globalité jusqu’au bout.
Jean-Marc Dupont