Le 1er mai, la fête du Travail célèbre les conquêtes des travailleuses et des travailleurs et trouve son origine dans les combats pour la journée des huit heures.
En 1817, Robert Owen proclamait avec fierté le slogan « huit heures de travail, huit heures de loisirs, huit heures de repos. »
La loi sur le travail suisse n’a pas encore adopté le principe. La durée maximum de la semaine de travail est de 45 heures pour les travailleurs occupés dans les entreprises industrielles ainsi que pour le personnel de bureau, le personnel technique et les autres employés, y compris le personnel de vente des grandes entreprises de commerce de détail. Elle est de 50 heures pour tous les autres travailleurs.
Si dans de nombreux secteurs, les conventions collectives ont permis d’abaisser cette durée de la semaine de travail, ce n’est de loin pas une généralité. De nombreuses entreprises appliquent aujourd’hui des semaines de 42h30, 43 heures, voire 45 heures.
La génération Z, soit les personnes nées entre 1997 et 2010, voit la vie autrement. Elle a vu les plus âgés courber l’échine une vie durant, travailler du lundi matin au vendredi soir pour réaliser ce qu’on lui a vendu comme étant le paradis sur terre, une maison, deux voitures par ménage, des vacances à l’autre bout du monde, etc… Elle veut désormais travailler moins, et vivre. De nombreuses entreprises peinent à trouver des employés motivés par un 100%.
Notre société doit célébrer le 1er mai et, s’appuyant sur les conquêtes du passé, envisager de nouveaux combats. Revendiquer la semaine de 32 heures n’a rien de farfelu. Il y a deux cents ans, les Owen et autres militant·es qui réclamaient la semaine de 40 heures ont certainement essuyé pluie d’insultes et quolibets moqueurs. La suite de l’histoire leur a pourtant donné raison, l’économie suisse est florissante, les richesses s’entassent dans les coffres de nos banques.
Soyons audacieux, soyons conquérants. Osons. Et célébrons le travail comme une valeur ajoutée qui ne doit pas ruiner nos vies au prix d’un effort pas forcément récompensé pour toutes et tous.
Barbara Lanthemann, rédactrice en cheffe