Les négociations salariales sont d’actualité. Pour la population, tout augmente. Les loyers, les primes d’assurances maladie et l’électricité prennent l’ascenseur. Les cadences, la productivité, le stress poussent le travailleur vers l’épuisement tout en permettant le profit des entreprises. Depuis trois ans, les revenus réels du personnel et des rentiers baissent. Les rémunérations doivent progresser pour couvrir toutes charges supplémentaires et garantir un niveau de vie décent.
En septembre dernier 20 000 personnes ont participé à la manifestation pour le pouvoir d’achat. Parmi les valaisans présents, nombre d’entre eux ont pu débattre sur les difficultés rencontrées chaque mois et de leurs astuces pour s’en sortir. Est-ce normal qu’après paiement des factures il reste pour certains trois cents francs pour se nourrir, s’habiller et vivoter ? Avec humour, l’un dira « heureusement que l’air est gratuit ». Des personnes quittent la Suisse pour les raisons économiques, pami elles, des rentiers ou des collègues installés depuis longtemps. Le pouvoir d’achat qui baisse ne profite en rien à l’économie. Nombre de secteurs recherchent du personnel qualifié et le taux de chômage reste bas. Les employeurs doivent faire un pas car une perte réelle de la valeur des salaires n’est pas admissible.
Mieux vivre à la retraite (initiative pour une 13e rente AVS)
L’initiative des syndicats de l’Union Syndicale Suisse, « mieux vivre à la retraite, pour une 13ème rente » sera soumise en votation en mars 2024. Pour obtenir la rente maximale de Fr. 2’450.- , le revenu annuel moyen devrait être d’au moins 88 200 francs par année pour 44 années de cotisations. Peu de salariés arrivent au maximum et la rente mensuelle moyenne se situe environ à Fr. 1800.–. L’AVS peine donc à atteindre son but c’est-à-dire à couvrir les besoins vitaux. Pourtant les perspectives financières de la Confédération confirment la bonne santé de l’AVS. Ces prochaines années, elle réalisera un excédent annuel de 3 milliards de francs.
La compensation du renchérissement doit être garantie, une augmentation en sus est un rattrapage des années antérieures. Reconnaître le travail effectué par de meilleurs salaires permet de fidéliser le personnel et renforce l’attractivité pour l’entreprise. L’économie marche et il y de l’argent pour permettre à chacun de vivre correctement du fruit de son travail.
Loi cantonale sur l’ouverture des magasins
En mars 2024, le peuple valaisan devra se prononcer contre une extension des horaires d’ouverture des magasins faisant suite au référendum lancé par une coalition de syndicats et d’autres opposants. Plus de 5400 paraphes ont été récoltés en trois mois grâce au soutien également des salarié·es de la branche. L’heure de fermeture des enseignes passerait de 18 h 30 à 19 h 00 en semaine avec, de plus un risque d’étendre les zones touristiques permettant des ouvertures jusqu’à 21 heures, sept jours sur sept. Lors des consultations, le personnel s’est fermement opposé à voir leurs conditions de travail se détériorer : cette demi-heure d’ouverture en plus rallonge les journées de travail, rend difficile la conciliation entre vie privée et professionnelle et risque à terme de s’étendre à d’autres secteurs : (crèche, commerce de service dans les surfaces commerciales).
Les prochains défis syndicaux ne manquent pas et plus que jamais il est important d’être actrice et acteur de la société de demain. Syndiquez-vous ; allez voter et faites voter.
Francine Zufferey, Présidente de l’Union syndicale valaisanne