Dernier Canton à agir dans ce domaine, le Valais dispose désormais d’un projet de loi sur l’énergie qui sera débattu en seconde lecture au parlement. Il était vraiment temps que notre Canton s’active sur le plan énergétique, car l’urgence est bel et bien présente. En effet, la guerre en Ukraine ou encore la fermeture de certaines centrales nucléaires en Europe nous ont fait prendre conscience de notre dépendance, pour ne pas dire de notre vulnérabilité, concernant notre approvisionnement énergétique.
Concrètement, cette loi sur l’énergie se focalise sur le bâti dans son ensemble (bâtiments, maisons, entreprises, etc.). Au travers des mesures et outils mis en place, elle permet soit d’économiser de l’énergie dans le bâti, soit de valoriser les énergies renouvelables et indigènes dans celui-ci. Par exemple, le recours à l’énergie fossile n’est désormais plus toléré dans de nouvelles constructions. Du conseil et du subventionnement sont accordés à la population qui désire assainir ses biens immobiliers. L’obligation d’utiliser la toiture avec des panneaux solaires par exemple a été introduite dans cette loi lorsqu’il y a une nouvelle dépose. Toutes ces mesures sont à saluer et contribuent à faire face au défi énergétique.
Il convient également de relever l’attitude exemplaire du Canton avec cette loi ; celui-ci va réaliser un grand travail d’assainissement de son patrimoine bâti, ce qui permettra de substantielles économies d’énergie. Le Canton joue également un rôle crucial en matière d’aides financières et de mesures d’encouragement, ce qui constitue indéniablement une plus-value. Il soutiendra donc activement les entreprises et ménages souhaitant fournir des efforts sur le plan énergétique, en leur accordant des aides financières, en leur donnant des conseils ou encore, en soutenant la recherche et le développement dans ce secteur d’activité.
Même si elle garantit des améliorations, cette loi n’est clairement pas assez ambitieuse pour faire face à la transition énergétique. Le train de mesures défini dans cette loi n’est pas assez étoffé.
Il y manque des objectifs chiffrés en matière d’économie d’énergie, ce qui nous empêche de réaliser une évaluation objective sur notre travail, de tirer un bilan clair et au besoin, d’introduire de nouvelles mesures pour répondre au défi énergétique. Il manque également des mesures plus contraignantes pour les grands bâtiments à faible efficacité énergétique qui appartiennent bien souvent à des fonds de pension dont le porte-monnaie est assurément bien garni. Aussi, en plus des subventionnements accordés par l’Etat, il manque des « prêts verts » à octroyer aux personnes à conditions économiques modestes, afin qu’elles puissent aussi assainir leur bâti. Car il est bien clair que la capacité économique des propriétaires ne doit pas être un frein à la mise en place de mesures réduisant leur consommation d’énergie ou le recours à des énergies renouvelables pour leur bâti.
Pour conclure, même si cette loi n’est de loin pas la panacée, le Parti socialiste-Gauche citoyenne l’a acceptée en première lecture car elle constitue un premier pas vers la transition écologique ; celle-ci garantit en effet une série de mesures et d’outils nécessaires pour faire face au défi énergétique. Notre groupe a également accepté cette loi au vu de l’urgence climatique, car il ne s’agit désormais plus d’ergoter, mais d’agir fort et vite. L’avenir, c’est aujourd’hui et non demain.
Guillaume Sonnati, député