Eh oui, le géant jaune veut transformer ses offices de poste en « centre de service » avec des partenaires qui ne sont pas directement liés à ses activités, et pas encore tous trouvés par La Poste.

Selon la direction du géant jaune, il semblerait qu’ils vont investir des millions dans la modernisation de leurs filiales en fonction de la demande et dans un format offrant une bonne accessibilité, mais pour autant il n’y a pas encore de modèle proposé. Sur le papier, le changement semble cohérant toutefois si on gratte un peu, la réalité nous rattrape. En effet plus de 170 offices exploités par La Poste seront fermés d’ici 4 ans, ce qui implique qu’à terme il ne restera plus qu’environ 600 bureaux. Cette énorme restructuration est synonyme de pertes d’emplois qualifiés au sein du groupe Poste.

Actuellement, le syndicat Syndicom est remonté contre cette nouvelle attaque du service public. En effet, lorsque l’on parle restructuration, on parle aussi de changement de vie et de perte du savoir-faire du personnel en place. Depuis plusieurs mois, l’épée de Damoclès de fermeture était en équilibre sur la tête de tout le personnel des offices de poste de notre pays. Puis à la fin octobre, La Poste a confirmé son plan d’action, le jeu de cache-cache est maintenant dévoilé.

Le personnel est au centre de cette restructuration, malgré l’annonce qu’aucun licenciement ne sera prononcé, cela semble incohérant. En effet, afin de pouvoir continuer son activité au sein du groupe, le personnel devra prendre son bâton de berger et se déplacer entre son domicile et son nouveau lieu de travail. Cela pourra aller jusqu’à 90 minutes par trajet pour un emploi à plein temps.

En outre, cette restructuration affaiblira la Convention Collective de Travail en vigueur, car vidée de son essence, c’est-à-dire des employés. Elle pourrait également ne plus être reconduite dans l’avenir et laisser ainsi le champ libre à la perte de conditions de travail attractives pour le personnel de La Poste.

Syndicom critique sévèrement les plans de La Poste et attend d’elle qu’elle renforce le service public, et non qu’elle l’affaiblisse. Cette stratégie s’avère particulièrement offensive pour les régions périphériques, ainsi elles pourraient perdre un accès complet au service public. On note qu’actuellement avec son réseau étoffé et structuré, on préserve l’économie de la population, tout en lui octroyant un service de qualité.

Actuellement, la population se voit proposer un service public de qualité avec entre autres, le secret postal, que La Poste inculque à l’entier de son personnel.

Il faut aussi renforcer et non affaiblir le service public, plus précisément le service postal universel pour le faire miser sur la numérisation qui semble être le cheval de bataille de La Poste. Toutefois, ces nouveautés ne doivent en rien prétériter le réseau actuel, mais il devrait plutôt être optimisé, pour pouvoir le proposer.

Les communes et les cantons sont appelés à agir. Ils peuvent lutter contre le démantèlement programmé par le géant jaune, en s’y opposant, et surtout en démontrant l’utilité du service public pour le bien commun, au géant jaune. Une motion a été adoptée par le Conseil National, elle sera débattue aux Etats lors de la session d’hiver. Un moratoire sur les fermetures est demandé, ainsi qu’une clarification de la politique du groupe Poste qui appartient encore à la confédération.

A ce jour, on pourrait penser que tout est déjà plié, mais cela ne devrait pas se passer ainsi. Le personnel, la population, le politique, tous devront être unis afin de gagner et de s’opposer à cette nouvelle proposition de jeter le service public aux oubliettes.

Elisabeth Di Blasi-Coucet, secrétaire Syndicom

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