Ce 22 octobre n’aura pas été une occasion de nous réjouir, ni même d’être satisfaits. L’extrême droite progresse de 9 sièges et assied encore davantage sa place de premier parti du pays pendant que les partis du centre se tiraillent la couverture pour un siège. Certes, le Parti Socialiste en gagne 2 ; mais globalement, la gauche régresse : 5 sièges de moins pour les Verts et oui, en tant que popiste, je vous l’annonce (au cas où l’information se serait noyée dans la masse), le Parti Suisse du Travail perd son unique siège sous la coupole fédérale, qu’il tenait occupé par le neuchâtelois Denis de la Reussille. Nous pourrions encore épiloguer sur les résultats peu encourageants du POP Valais-Wallis pour ce premier exercice post-refondation, mais là n’est pas la question. D’ailleurs, le propos pourrait être résumé en quelques mots : notre parlement est devenu davantage bourgeois, dirigé à droite et donc moins soucieux du peuple et de ses intérêts.
Alors que faire face à ce constat glaçant ? Abdiquer ? Cela pourrait s’avérer tentant, tant les constats d’inflation galopante, d’augmentation du coût de la vie, d’accroissement des foyers de précarité, d’accentuation des inégalités et de contamination toxique de tous les domaines de nos existences par un néolibéralisme délétère vont en dissonance avec les résultats observés dans les urnes. Mais c’est pourtant bien là qu’est notre force et que nous devons aller puiser l’essence de notre engagement. Ce « là », il se situe dans la ferme conviction de la nécessité militante. Et si elle se voit frustrée à l’épreuve des urnes, passons alors par le terrain. Notre démocratie directe permet d’y œuvrer et de rencontrer des progrès considérables au travers de ses outils, si ces derniers sont maniés par nos soins et au prix de nos efforts.
Le 13 janvier dernier était lancée une initiative visant à doter notre canton d’un salaire minimum. Initiée par le POP Valais-Wallis, elle a rapidement permis de rallier tous les partenaires représentatifs des courants de la gauche valaisanne. Ce large front déposera les 4’000 paraphes à temps, permettant à l’objet de passer en votation populaire. La fin du travail de terrain, pensez-vous ? Non, et de loin pas ! Car à compter de ce moment, nous aurons pour mission de convaincre les Valaisan·nes du bien fondé d’un salaire minimum.
Des chiffres de 2020 témoignaient que 1’400 travailleurs et travailleuses en Valais dépendaient de l’aide sociale malgré une activité salariée à plein temps ou presque. Qu’en est-il de toutes celles et ceux qui n’apparaissent pas dans la statistique car renonçant de recourir à la prestation ? Qu’en est-il aujourd’hui de ces chiffres, suite à l’inflation qui sévit et suite à l’augmentation des primes d’assurance maladie, que nos adversaires s’échinent à nous faire croire incontrôlable ? Combien d’enfants, issus des foyers de ces travailleur/euses honteusement sous-payé·es grandissent tant bien que mal dans des conditions ne leur permettant pas une croissance physique et psychique saine ? Beaucoup trop, étant donné que de telles situations ne devraient tout bonnement pas exister.
Tout cela, Camarades, il faudra l’expliquer à nos concitoyen·nes ; de même que gommer cette précarité ne servira pas uniquement ceux qui la subissent de front, mais plus largement toutes et tous, dans l’instauration d’une harmonie sociale. En clair, rien ne se fera sans notre indéfectible engagement. Affirmons-le sans gêne : pas à pas, le combat continue !
Adrien D’Errico, Conseiller général POP, Monthey