Quand on me dit « pouvoir d’achat », je vois le citoyen comme un consommateur. On veut défendre son droit d’acheter, de consommer. Et cela me met mal à l’aise.

Je préfère parler du « pouvoir de vivre bien », c’est-à-dire qu’une fois réglés le loyer, les impôts, et les principales charges (assurance-maladie, nourriture,…) il reste à chacun de quoi s’offrir l’un ou l’autre loisir.

 

Deux visions

J’ai découvert le travail du sociologue Daniel Zamora.

Selon lui, il y a deux visions

  1. Défendre les droits sociaux des citoyens, en développant des services publics et une sécurité sociale qui limite l’emprise de la société marchande sur nos vies
  2. Défendre le pouvoir d’achat des consommateurs, qui vise à lutter contre la pauvreté pour que chaque ménage puisse consommer.

Selon Zamora, cette 2e vision suit la doctrine… néo-libérale. Je comprends mieux ce qui me mettait mal à l’aise. La priorité devient alors de lutter contre la pauvreté en donnant des allocations aux pauvres et plus de garantir les services. Un exemple concret : est-ce que l’Etat construit des logements sociaux, ou laisse faire le marché en versant des aides au logements ? Si je tente de projeter ailleurs : une caisse unique ou le subventionnement croissant des primes ?

 

D’une sécurité sociale pour toutes et tous, on verse vers l’assistance aux plus pauvres. Le fossé social se creuse et amène des remises en cause « Pourquoi aide-t-on les pauvres ?! ». Cette stigmatisation des pauvres fait que de nombreuses personnes renoncent à demander les aides.

 

Oui et alors ?

Je m’engage pour le pouvoir de vivre bien.
Je continuerai de m’engager avec volonté sur la question de revenus : des salaires corrects et des rentes décentes parce qu’il est inacceptable que des êtres humains en exploitent d’autres (plus ou moins ouvertement).
Je prends parti pour la diminution des charges : des loyers accessibles qui respectent la loi, plafonnement des primes-maladie et des frais de crèche, accessibilité des transports publics,…

Mais surtout, avec une immense conviction, je m’engage pour le renforcement des services publics. Parce que c’est exactement comme cela que je conçois notre société : des citoyens avec des droits sociaux.

Les transports publics doivent devenir gratuits. La formation (notamment continue) doit être beaucoup plus accessible et encouragée financièrement, à tout âge. Les familles doivent être soutenues avec des crèches gratuites, un congé parental. La santé ne devrait pas être soumise aux règles du marché. Remettons la caisse publique sur la table, encore !

 

Le taux de pauvreté est resté stable ces dernières années en Suisse ? Qu’importe ? Il ne devrait plus exister de pauvres dans notre pays ! Tant qu’on attire l’attention sur les pauvres et les aides à leur apporter, on la détourne des inégalités.

Les riches continuent de s’enrichir, alors que la plus grande partie de la population se démène avec des salaires qui stagnent, l’inflation, la hausse continue des primes d’assurance maladie.

 

Et même lorsque ce sera le cas, je m’engagerai encore et encore pour le pouvoir de vivre bien. Parce qu’on ne devrait pas avoir besoin de beaucoup d’argent pour se soigner, se loger, se déplacer, se nourrir ou s’éduquer.

 

Pas ici, en Suisse !

Ni nulle part ailleurs.

 

Emilie Teixeira Perren, candidate au Conseil nation pour les élections fédérales 2023

 

Le PeupleVS 2023