L’état du climat est pressant. La Suisse s’est engagée à atteindre la neutralité climatique y compris notre canton du Valais. Comment les transports publics vont aborder ce sujet. Le secteur des transports est responsable à lui seul de 40% des émissions CO2 enregistrées en Suisse et d’environ un tiers de la consommation totale d’énergie. Le renforcement des transports publics doit se faire de manière efficace en discutant avec les politiques. Sans discussion prenant en compte les avis de tous les acteurs et l’intérêt général, on n’arrivera pas à atteindre la satisfaction de tous. Cela ne doit pas pénaliser non plus les personnes aux revenus modeste et avec des rentes faibles. Il faut néanmoins avoir des objectifs ambitieux. Le transfert de la route au rail pour les marchandises doit encore être plus présent. Depuis 1994, la constitution prescrit le transfert du transport transalpin de marchandise de la route vers le rail. Actuellement des mesures efficaces sont mises en place. L’objectif de passages de Camion dans les Alpes de 650000 par an doit être atteint.

Le trafic marchandises doit être régi comme un service public

En cessant de nous focaliser sur l’autonomie financière prescrite par la loi pour le trafic marchandises et en nous centrant plutôt sur l’extension de la part du rail, nous pourrons faire sérieusement bouger les choses en matière de trafic marchandises. Pour esquisser un transport ferroviaire des marchandises porteur d’avenir, il faut une desserte de base par rail suffisante sur l’ensemble du territoire. Ceci permettra au trafic marchandises d’être considéré comme partie intégrante du service public et de bénéficier à ce titre, si nécessaire, des deniers publics

Pour le service voyageur il faut arrêter les mises au concours dans l’offre de transport actuelle et interdire d’externaliser à des sous-traitants

La concurrence des idées, souvent glorifiée, n’est malheureusement, dans le domaine des bus par exemple qu’une concurrence des coûts se faisant au détriment des conditions d’emploi. Les cantons doivent assumer leur responsabilité sociale et créer des standards minimaux tels que l’interdiction d’externaliser à des sous-traitants. En outre, pour les appels d’offres, les critères d’adjudication doivent garantir que seuls peuvent être pris en compte les prestataires qui ont une CCT ou ceux qui sont prêts à en conclure une avec un syndicat bien établi.

De bonnes conditions-cadres politiques pour les transports constituent le terreau nécessaire à des conditions d’engagement et de travail équitables pour le personnel des transports. Le SEV s’engage pour que les revendications des collaboratrices et collaborateurs sur ces questions soient transmises et prises en considération à tous les niveaux. Il soigne constamment ses relations avec les autres organisations, les autorités, les leaders d’opinions des transports publics, les membres du Parlement suisse et l’ETF.

Les transports publics font donc partie de la solution au problème du climat, car ils contribuent à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à stopper les changements climatiques dangereux.

Nous avons besoin d’un tournant climatique, mais celui-ci n’est possible que collectivement et doit être socialement acceptable. Le transport durable doit être aussi socialement durable. Il faut fixer des conditions-cadres pour cela : une protection du climat en tant que partie intégrante du service public ; une transformation socialement supportable ; une coopération au lieu de la concurrence et pas de déshumanisation des transports publics.

Malheureusement, dans les discussions sur l’énergie et le climat, l’évolution du trafic marchandises est souvent occultée. Le SEV considère que ceci est une lacune, et il prévient depuis des années que si l’on veut pouvoir augmenter la part du rail de manière sensible, on ne doit pas se fixer uniquement sur une exploitation rentable du transport des marchandises. Le climat doit être mis enfin au centre de nos discussion.

Christian Roduit

Député, membre du syndicat SEV

Le PeupleVS 2024