<< Valais, tu es terre de passion, un rêve, tes eaux cristallines, ton ciel bleu, …tu débordes de vie, … Valais, gravé dans mon cœur. >>. Tout le monde connaît la fameuse pub pour notre beau canton et son slogan accrocheur.

Mais dans ce canton, où l’on est pourtant si fier·es de nos montagnes, de nos glaciers et de notre ciel bleu, on vient de refuser un texte qui visait à protéger les fier·es… et leur fierté.

Qu’on se le dise : climat, biodiversité et environnement ont bien moins la cote que lors de la vague verte de 2019. Prononcer ces mots est devenu un acte militant.  C’est fou parce que c’est tellement basique la protection de la nature. C’est notre maison, notre source de vie. Mais surtout, en Valais, l’air pur, les montagnes, les petits chalets et les edelweiss, c’est la carte postale que l’on exporte le mieux, bien au-delà de nos frontières.

Alors, après les pelles mécaniques sur le glacier, le refus d’un texte aussi crucial pour tout le canton inter-pelle.

La faute à un texte trop extrême ?  Que nenni. La proposition comportait tous les ingrédients du succès populaire : pas de taxe, pas d’obligation, seulement des incitations et des objectifs. Chaque mesure aurait été revue individuellement par le Grand Conseil, qui avait le dernier mot sur toutes les opérations de terrain et les moyens engagés. La réduction des émissions de CO2 à 2040 était un objectif non contraignant, histoire d’avancer plus rapidement dans un canton pour lequel le réchauffement climatique s’accélère bien plus qu’ailleurs.

Après quelques jours de réflexion, quelques pistes sont venues éclairer ce résultat :

  1. La campagne menée par les opposants au texte a touché. Des slogans, simplistes et souvent faux, mais facilement compréhensibles. A la manière de Trump aux Etats-Unis, les images et les buzz agissent sur l’émotionnel pour influencer les votes.

Des billets de mille qui brûlent sur une affiche exposée au milieu des zones commerciales, ça parle au porte-monnaie, c’est efficace. Dire que c’est un texte extrême, ça joue sur les peurs, c’est efficace. Attention ! On va vous interdire de manger de la viande. C’est un mensonge, mais c’est efficace. L’être humain n’est toujours pas fan d’interdits.

  1. Malgré les crues du Rhône, les laves torrentielles et les vagues de chaleur à répétition, il est parfois complexe de se sentir concerné·e lorsque l’on n’est pas directement impacté·e.

Le Valais offre une grande qualité de vie et pour l’instant, l’eau coule à flot, le soleil brille et on trouve encore quelques solutions pour s’abriter de la chaleur et des intempéries.

Alors peut-être qu’une certaine déconnection, consciente (pour s’échapper du monde en crise dans lequel on vit par exemple) ou inconsciente, a joué en défaveur de la loi.

  1. Un camp du oui trop large ? Peut-être c’était suspicieux. Depuis quand la droite s’allie aux idées de gauche ? Puisqu’il y a cent milliards en jeu, à qui profitera tout cet argent ? A la droite pro climat (pour une fois) ?

Quelles que soient les raisons de ce résultat, il s’agit toujours et encore de s’activer et pas seulement pour éteindre des feux successifs. Il s’agit d’anticiper, de prévenir et d’accompagner au maximum la population et l’économie dans ces défis. Il s’agit de continuer à travailler ensemble avec les autres forces politiques et partenaires, car c’est avant tout un travail d’équipe.

Alors, au travail, camarades ! Le changement, c’est maintenant.

Aude Rapin, vice présidente du PSVR et députée suppléant

Le PeupleVS 2024