Pour le personnel de la vente, le mois de décembre est traditionnellement le pire mois de l’année. En effet en décembre il ne doit pas seulement travailler jusqu’à 20h voire 21 heures les vendredis soir mais en plus il doit être à pied d’œuvre pendant les différentes nocturnes et doit également subir 2 ouvertures dominicales. Avec une telle charge de travail, il n’est pas difficile d’imaginer dans quel état de fatigue le personnel arrive à Noël !

C’est dans ce contexte déjà lourd et pesant où la fatigue accumulée se fait de plus en plus sentir que le Conseil d’Etat a proposé au parlement lors de la cession de décembre 2022, une réforme de la LOM qui aurait comme conséquence unique, si elle devait être acceptée telle que présentée, de détériorer les conditions de travail du personnel de la vente. Conditions de travail déjà pénibles voire précaires pour bon nombre de salarié-e-s de ce secteur d’activité qui occupe par ailleurs une majorité de personnel féminin.

En effet avec les horaires actuellement en vigueur, ni les autochtones ni les touristes ne se sont jamais retrouvés dans l’impossibilité de faire les achats qu’ils souhaitaient. Les horaires actuels sont donc largement suffisants. Par ailleurs 1 franc ne peut pas être dépensé plusieurs fois !

On nous expliquera que l’on veut notamment allonger les horaires pour contrer le tourisme d’achat. C’est argument est tout simplement faux ! En effet le seul moyen efficace pour contrer le tourisme d’achat est une augmentation des salaires où tout le moins une pleine compensation du renchérissement pour l’ensemble des salariés du canton. Or on n’en prend malheureusement pas le chemin. Cela signifie que les magasins valaisans pourraient être ouverts 24/24 pendant 365 jours par année, les parkings des centres commerciaux du Chablais français feraient toujours le plein de voitures valaisannes.  

En nous plaçant du côté des salarié-e-s de la vente, qui pour une importante majorité  subissent déjà des horaires irréguliers et de longues journées de travail avec des amplitudes horaires importantes car leurs horaires sont bien souvent coupés, si les magasins devaient fermer à 17h30 les samedis et veille de jours de fête et à 19h en semaine, ceci en sus de l’ouverture hebdomadaire à 20h ou pire encore 21h, en plus de la fatigue accumulée, ces extensions d’horaire rendraient encore plus difficile, voire impossible la conciliation de leur travail avec une vie familiale équilibrée.

Je ne relèverai pas non plus l’aberration en pleine crise énergétique, de vouloir étendre des horaires d’ouverture de structures très gourmandes en consommation électrique.

Le projet présenté permettrait également d’étendre les zones touristiques sur le territoire valaisan. Or dans ces zones, les magasins peuvent ouvrir 7/7, dimanche y compris et ce jusqu’à 21 heures !

A l’issue de la première lecture parlementaire, les magasins ne fermeront pas à 17h30 le samedi et la veille des jours de fête. Ce statuquo est une première victoire pour le personnel de la vente. 

Pour protéger le personnel contre des détériorations de leurs conditions de travail, doivent encore être réglés le problème de l’extension des ouvertures les soirs de semaine et celui de l’extension des zones touristiques.

A ce stade deux options sont sur la table. La première appartient aux organisations patronales. Pour contrebalancer ces détériorations, feront-elles des propositions de compensations acceptables pour le personnel ?

La deuxième option est le lancement du référendum si à l’issue des travaux parlementaires, le statuquo sur l’ensemble de la loi ne pouvait pas être maintenu avec donc une détérioration, non compensée, des conditions de travail du personnel de la vente pourtant glorifié pendant la pandémie du Covid. Le parti socialiste devra, le cas échéant, être à la hauteur en s’engageant fortement pour ce référendum.

Blaise Carron, Secrétaire régional Unia Valais, député