En cette époque multi connectée et commentée sur chaque réseau social, l’enjeu politique n’échappe pas à un réel besoin de communication.

Les clics se comptent et se décomptent, comme un baromètre d’adhésion, donnant une impression que l’information se transmet comme souhaitée. Mais, parce qu’il y a un mais, ce sentiment peut être erroné. Un clic ne signifie pas que le texte, le communiqué de presse ou l’article partagé a bel et bien été lu. Tout au plus a-t-on consulté le titre et les premières lignes.

Les partis politiques au même titre que les associations qui défendent certains intérêts sont dès lors obligés de communiquer par images également, parce que l’on sait que celles-ci suscitent davantage la curiosité. Certes, on aimera avec un like, on commentera avec un émoticône, mais là encore, rien n’indique que le message transmis sera parcouru dans son intégralité.

La politique est une affaire de personnes. Les post et autres visuels numériques ne remplaceront jamais la visibilité sur le terrain. Un échange sur le trottoir, devant une gare ou un commerce de proximité permet à celles et ceux qui prennent le temps de discuter et de débattre de relier le message à la personne qui le transmet. En Valais, la politique est encore une affaire de milicien-nes. L’engagement de terrain force l’admiration, provoque le respect, que l’on partage ou non les idées défendues.

S’il fallait proposer un exemple à suivre, on ne pourrait pas faire l’économie de citer notre Conseiller d’Etat Mathias Reynard. Son capital sympathie auprès de la population ne faiblit pas. Si la communication numérique qui accompagne ses actions est parfaitement rôdée et diablement efficace, c’est sa présence sur le terrain qui suscite le plus positif des échos. Paré de son plus beau costume traditionnel, sa participation à la Fête dieu à Savièse démontre que l’élu n’a rien perdu de son statut de citoyen concerné par la vie de sa commune et du Canton. Contrairement à grand nombre d’élu·es et de responsables politiques, l’homme d’Etat, fort d’un bilan exceptionnel au terme de son premier mandat, est aussi et peut-être avant tout un homme proche des autres, attentif et curieux de ce qui se passe autour de lui. Son image se reflète automatiquement sur les idées qu’il défend et sur son engagement politique.

La numérisation de la politique est une réalité à laquelle on ne peut échapper. Encore faut-il que le message de fond, que les propositions et les recommandations s’accompagnent d’une présence dans la vie réelle, dans le quotidien des uns et des autres. Encore faut-il qu’avec des paroles claires et simples, avec une poignée de main ou une invitation au dialogue, on s’adresse à chacune et chacun les yeux dans les yeux.

La politique est un sacerdoce au service des autres, elle se décline par un engagement constant dicté par la passion de convaincre, de débattre, par la force des convictions qui nous poussent à sortir de notre zone de confort pour affronter les contradictions, les campagnes et les jours de votations. Il est plus acceptable de perdre quand on a tout donné et qu’on ne traine pas un wagon de regrets derrière soi. Comme il est aussi plus agréable de gagner dans un tel cas, parce que l’on espère, en toute humilité, qu’on a peut-être contribué à améliorer la vie des Gens.

La politique est une affaire d’humains. Aucun réseau social ne remplacera jamais l’être humain.

Barbara Lanthemann, rédactrice en cheffe

Le PeupleVS 2023