L‘année écoulée a été marquée par une hausse importante des prix, notamment dans le secteur alimentaire qui offre des biens de base ; ceci a impacté le pouvoir d’achat du consommateur, en particulier du consommateur à petit revenu pour lequel la notion de prix juste est primordiale.
Pour la Fédération romande des Consommateurs (FRC), un prix juste assure un prix équitable au consommateur/client, tout en rémunérant correctement les producteurs / agriculteurs, en permettant au détaillant/ distributeur de dégager une marge brute couvrant tous ses frais ainsi qu’un bénéfice raisonnable. Quelle part du prix est reversée au producteur/agriculteur, quel pourcentage revient aux intermédiaires et enfin que touche le détaillant/distributeur ?
La protection du consommateur implique le droit pour ce dernier d’avoir accès à toutes les informations utiles pour pouvoir décider en tout connaissance de cause quels produit il désire acquérir, en fonction de ses besoins, goûts, valeurs et surtout budget. Où va donc l’argent du consommateur lorsqu’il achète un légume suisse en grande surface ?
La FRC a mené des enquêtes, dont une sur la formation des prix de certains produits maraîchers. Il ressort clairement que producteur/agriculteur et consommateur/client sont les dindons de la farce. Farce car les premiers assument quasiment l’entier des risques de production pour des marges fluctuantes. Farce car les seconds paient au prix fort des légumes locaux et de saison pensant rémunérer les producteurs/ agriculteurs alors qu’ils financent en grande partie la marge des grands distributeurs. Farce encore, car les détaillants fixent des taux de marge très élevés, allant jusqu’à la moitié du prix final payé par la clientèle. Farce encore et toujours, car la grande distribution maintient une opacité totale quant à son fonctionnement et quant à la formation des prix. Un exemple ? Alors que le client paie un concombre 1 fr. 80, le bénéfice net de l’agriculteur est de 2 ct./pièce en 2022. CQFD.
Finalement, c’est l’argent du consommateur qui finance tout le système alimentaire, de la production à la distribution ; il a donc le droit, à plus de transparence quant à la formation des prix, notamment dans le secteur alimentaire. Ainsi, un observatoire des marges est nécessaire pour obtenir un marché juste avec des prix justes et des marges indexées sur la valeur ajoutée. Ceci est d’autant plus important pour le consommateur à petit budget et pour le producteur agriculteur.  

Paola Riva Gapany, Présidente FRC antenne Valais, députée