Le 9 janvier, le Syndicat des services publics (SSP) a commencé à récolter des signatures pour son référendum contre le projet EFAS.

 

EFAS, autrement appelé « financement uniforme des prestations ambulatoires et stationnaires », est un projet antisocial. Celui-ci consiste en un déplacement des coûts de la santé des cantons aux assurances maladies. L’idée principale d’EFAS réside dans l’uniformisation du financement des soins stationnaires et ambulatoires afin d’inciter les hôpitaux à faire appel à un maximum de soins ambulatoires, c’est-à-dire une prise en charge sans passer la nuit à l’hôpital.  Le SSP s’oppose fermement à cette réforme pour plusieurs raisons.

Premièrement, le projet entraînerait un désengagement des cantons du système de santé. Avec cette réforme, ils pourraient se décharger des responsabilités du financement et des coûts de la santé. Si le référendum n’aboutit pas, ce seront donc les caisses maladies qui auront le contrôle du financement des soins hospitaliers et de longue durée (EMS et CMS). Nous pouvons donc ici voir une logique de privatisation du système de santé. Cela serait en directe opposition avec notre vision des hôpitaux, EMS et CMS comme des services publics ! Comme nous le savons bien, les logiques du secteur privé et de l’économie de marché vont forcément augmenter la pression pour faire des économies sur la santé. Or, un financement insuffisant ne peut qu’entraîner une détérioration des conditions du personnel et une baisse dans la qualité des soins.

Ensuite, comme conséquence logique du désengagement des cantons, les primes et les participations aux coûts vont augmenter. En effet, comme les cantons participeront beaucoup moins aux coûts de la santé, il faudra répercuter cela ailleurs : sur les primes ! Ce transfert est donc antisocial puisque les primes sont payées par tête, indépendamment du revenu ou de la fortune, contrairement aux impôts. Après une augmentation de 8.6% en moyenne en Valais des primes pour 2024, une nouvelle hausse, à attendre avec EFAS, rajouterait une charge financière non négligeable sur les ménages.

Finalement, le projet EFAS causerait une détérioration des conditions de travail dans la santé. En effet, comme précédemment évoqué, la gestion privée du financement de la santé va engendrer une pression accrue sur le personnel. Les soignant·es ont déjà été poussé·es à bout par de nombreux problèmes : conditions de travail difficiles, manque de personnel, pandémie de COVID-19, etc. Cette réforme, si elle entrait en vigueur, serait une pression supplémentaire inutile.

En synthèse, cette réforme est donc néfaste pour les patient·es, les soignant·es, mais aussi pour la population. La patientèle devra s’attendre à une baisse de la qualité des soins. Le personnel se verra ajouter une nouvelle pression. Finalement, la population devra s’acquitter de primes plus élevées. Il paraît donc évidemment qu’un tel projet antisocial doit être combattu. Si vous souhaitez soutenir cette lutte, le SSP vous invite à signer le référendum que vous pouvez trouver en annexe au journal !

Julien Berthod, syndicat SSP

Pour plus d’informations, et pour télécharger la feuille de signatures, rendez-vous sur le site https://stop-efas.ch/fr/ 

Le PeupleVS 2023