Sans nouvelle convention en 2023 qui intègre des avancées sociales et des augmentations salariales, plus de 600 maçons valaisans réunis ce jour à Sion ont voté en faveur de mesures de lutte en cas de vide conventionnel. La société suisse des entrepreneurs attaque frontalement leurs droits lors des négociations actuelles sur la convention nationale qui arrive à échéance à la fin 2022. Les entrepreneurs veulent notamment supprimer les dispositions en vigueur sur le temps de travail pour que des journées de travail de 12 heures et des semaines de 58 heures deviennent la normalité. Les entrepreneurs mettent ainsi non seulement la santé des maçons en danger, mais sacrifient aussi leur vie privée. Par leur vote du jour, les maçons valaisans rejoignent ainsi leurs collègues de toute la Suisse qui ont déjà engagé la lutte.

 

On n’a jamais autant construit en Suisse et en Valais et les maçons fournissent quotidiennement un dur travail. En raison de la pression due aux délais, les journées de travail sont aujourd’hui beaucoup trop longues, surtout en été. C’est pourquoi les maçons demandent un contrat avec une plus grande protection de leur santé. Pour leur part, les entrepreneurs exigent des détériorations des conditions de travail, ce qui provoque la colère des maçons. La société suisse des entrepreneurs (SSE) réclame la suppression de la réglementation du temps de travail dans la convention collective de travail. Pour les entrepreneurs, un temps de travail et de déplacement jusqu’à 12 heures par jour et jusqu’à 58 heures par semaine serait normal ! En hiver, il y aurait alors du travail sur appel. C’est une attaque frontale contre la santé et la vie de famille des travailleurs de la construction.

 

Salaires plus bas et délais de congé raccourcis pour les maçons âgés

Le traitement réservé aux maçons les plus âgés montre à quel point les exigences des entrepreneurs sont sans scrupules. Ils veulent à l’avenir pouvoir les affecter à des classes de salaire inférieures et raccourcir leur délai de congé. Cela signifie que les entrepreneurs veulent licencier plus facilement les maçons expérimentés travaillant depuis longtemps pour les réengager à moindre coût. Pour les maçons, cette attaque contre la dignité de leurs collègues plus âgés est inacceptable. Ils demandent à la place une meilleure protection.

 

Les entrepreneurs ignorent les besoins des maçons

En raison du renchérissement, les maçons demandent une augmentation des salaires réels. Cependant, les entrepreneurs lient cela à la suppression des dispositions en vigueur sur le temps de travail !

Les travailleurs demandent aussi la fin du travail gratuit. En effet, aujourd’hui, jusqu’à 30 minutes de temps de déplacement par jour de l’entreprise au chantier ne sont pas payées. Sur l’année, cela fait plus de deux semaines de temps de travail non rémunéré. C’est illégal. Cependant, les entrepreneurs se montrent inflexibles.

 

Les maçons valaisans aussi déterminés

Dans le cadre de l’accord salarial en vigueur, les maçons valaisans doivent s’abstenir de mener des mesures de lutte sur les chantiers d’entreprises valaisannes en 2022. Par leur mobilisation du jour à travers Sion, les quelque 600 maçons réunis ont voulu cependant donner un signal fort à la SSE : sans convention en 2023 qui intègre des avancées sociales et de substantielles augmentations salariales, ils n’hésiteront pas à durcir encore le ton pour se mettre en grève. Ils rejoignent ainsi dans leur détermination leurs collègues de toutes la Suisse qui ont déjà décidé et entamé des mesures de protestation.

Renseignements :
Blaise Carron, secrétaire régional d’Unia Valais, 079 668 64 57
Serge Aymon, responsable du secteur construction Unia Valais, 079 347 19 10