Lors de la session extraordinaire dédiée à « l’affaire » Crédit Suisse, le conseil national a refusé (symboliquement) la décision du Conseil fédéral de garantir, pour un peu plus de 100 milliards, l’opération de sauvetage de l’ancienne grande banque helvétique.

Symboliquement, car cela ne changera absolument rien, l’argent ayant été garanti.

 Mais cette affaire montre que la manière d’envisager de nos sept sages n’est pas la même, selon que vous serez…

 

… puissant…

 

Il n’a pas fallu longtemps au gouvernement pour réagir à la situation. En un petit week-end, l’affaire était pliée. L’UBS se voyait offrir le rachat de Crédit Suisse sur un plateau, pour une somme dérisoire, au mépris de « la main invisible » qui régule les marchés et dont se réclamaient encore quelques temps plus tôt nos partis bourgeois, pour qui le libéralisme, dans sa forme la plus débridée, est une profession de foi.

Lors de cette opération il s’agissait de « sauver l’économie helvétique, voire mondiale », « d’empêcher une crise plus grave avec l’effondrement du Crédit Suisse ».

La main fut tellement vite mise au porte-monnaie par le Conseil fédéral et la BNS que dans les jours qui suivirent, je me faisais le commentaire qu’on ne prêtait effectivement qu’aux riches et cela en était une nouvelle démonstration.

 

… ou misérable…

 

Quelques semaines auparavant déjà, la majorité bourgeoise de l’Assemblée fédérale avait enterré le projet de révision de la LPP présenté par les partenaires sociaux, pour un projet qui aurait très bien pu émaner d’un groupe d’assureur privé voulant s’en mettre plein les poches. Au programme, la baisse des rentes des travailleuses et travailleurs et une moins bonne couverture à la retraite. Cela va à l’encontre de toutes les promesses faites pour que nous avalions la couleuvre AVS21.

L’AVS aussi sera attaquée, mais un peu plus tard. La presse révèle, à la suite d’une fuite dans l’administration fédérale, que la Conseillère fédérale PLR Karin Keller-Sutter, ministre des Finances, envisagerait de couper dans l’AVS pour l’établissement du budget 2024 de la confédération, afin de faire des économies. Nous sommes quelques jours après la conférence de presse « Crédit Suisse ».

 

… les jugements de cours vous rendront blanc ou noir.

 

Nous voyons bien que selon que nous soyons puissant ou misérable, nous ne serons pas traités pareillement par notre gouvernement et notre parlement.

Qu’il est plus facile de sortir 100 milliards pour « sauver » une banque « créatrice d’emplois et moteur de l’économie » que de faire exactement de même pour l’AVS et la LPP pour lesquels « il faut d’abord faire des économies, car nous ne pouvons poursuivre dans ce modèle alors que la population est de plus en plus vieillissante ». Il est plus facile de protéger des « bankster » que d’améliorer les prestations de nos futurs retraité·es. Il est plus facile d’agir pour aider ces banquiers inconscients que d’éviter d’envoyer nos retraité·es à l’aide sociale…

 

Souvenons-nous de qui défend les banquiers et les voleurs et de qui défend les travailleuses, les travailleurs et les retraité·es lorsque nous serons devant notre bulletin de vote au mois d’octobre !

Valentin Aymon, conseiller communal et député-suppléant