Un premier succès populaire pour la Constituante

Suite à des mois de travaux en Commissions et à l’adoption, à l’automne dernier, des principes souhaités par les constituantes et les constituants, le premier test populaire était lancé au travers de la large consultation menée en début d’année. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce test a été brillamment réussi.

Plus de 7400 personnes ont souhaité donner leur avis sur la plateforme mise en ligne par la Constituante, afin de répondre à une trentaine de questions allant du fameux et sensible préambule au système électoral, en passant par les droits fondamentaux. Un engouement populaire encourageant et démontrant l’intérêt grandissant de la population pour ce travail « fondamental » mené durant quatre ans.

Au-delà du rapport détaillé fourni, un outil en ligne permet également d’intégrer des données sociodémographiques sur chaque question. On pourra alors voir poindre certaines différences de fond entre les régions linguistiques et culturelles de notre canton, ou entre hommes et femmes par exemple.

Si certains résultats reflètent de manière assez marquée les mêmes tendances qu’au sein de la Constituante, d’autres résultats semblent se distancier assez clairement des débats menés en plénum. Ainsi, le fameux débat sur le préambule donne des résultats différents. Si le plénum a décidé jusqu’à présent de maintenir le traditionnel « Au nom de Dieu tout puissant ! », la consultation indique que cette version recueille moins de 40 % de soutien et des résultats quasi identiques entre le Haut-Valais et le Valais romand. A contrario, le droit de vote des étrangers au niveau communal avait donné lieu à un vote très serré en plénum, confirmé également lors de cette consultation.

Cette même consultation populaire semble donner raison à différentes mesures proposées dans les principes adoptés par la Constituante, comme un nouveau découpage territorial (suppression des districts), l’introduction d’un congé parental cantonal à défaut de solution fédérale (souhaitée par près de 2/3 des personnes ayant répondu) ou encore la création d’un Tribunal de la famille en remplacement des APEA (à près de 70 %). Une plus grande transparence dans le financement du monde politique, l’instauration de Conseils généraux dans les communes de plus de 5000 habitant-e-s ou encore le retour à une élection au système proportionnel « simple » pour le Grand Conseil, trouvent également un assentiment largement favorable au sein de la population.

D’autres mesures, repoussées par les plénums de l’automne peinent également à convaincre dans la population : le droit de vote à 16 ans est rejeté par plus de 70 % des personnes consultées ou encore le maintien du nombre de suppléant-e-s, qui convainc moins d’une personne du quatre.

Enfin, la création d’une Cour environnementale laisse un sentiment mitigé, avec un « petit oui » à 52 %.

Ces résultats vont maintenant être analysés dans chacune des dix commissions de la Constituante, qui va réévaluer ses propres positions et entamer la partie rédactionnelle de la future Constitution, en vue de la première lecture qui se déroulera cet automne.

À noter enfin, qu’en plus des 7428 personnes ayant participé à la consultation, 159 acteurs institutionnels (parti, organisation, associations, autorités…) ont également répondu de manière beaucoup plus détaillée à cette consultation. De quoi ajuster une fois encore les positions adoptées, afin de trouver l’assentiment le plus large possible lors que la votation populaire sera mise sur pied, probablement au cours de l’année 2023.

Gaël Bourgeois