Déjà s’affûtent les thèmes et arguments de campagne en vue des prochaines élections fédérales d’octobre 2023.

Nos démocraties sont fragiles. Il suffit de scruter le monde pour constater l’effet dévastateur des mouvements d’extrême droite qui n’hésitent plus à user de violence pour assoir leur pouvoir ou contester des élections démocratiques qui ne leur sont pas favorables. S’appuyant sur un état de droit, nos démocraties ne peuvent user des mêmes armes que leurs opposants pour se défendre, et c’est tant mieux. Quand les supporters de Trump ou Bolsonaro envahissent et saccagent les institutions, on ne leur tire pas dessus… Lorsqu’un opposant au régime ou une journaliste parle trop fort, on ne l’enferme pas, on ne l’assassine pas en pleine rue.

La démocratie suisse n’est certes pas menacée, aujourd’hui, par des mouvements de cet ordre-là. Ce qui l’est davantage, c’est la cohésion sociale d’un pays qui traverse une crise importante. Pouvoir d’achat, politique sociale, système de santé, ressources énergétiques, environnement, migration, tant de sujets qui pourraient inciter les représentants de l’extrême droite à diviser la population, à fragiliser encore davantage l’esprit de solidarité qui a fait notre histoire. Les ténors du caniveau sont à pied d’œuvre et reprennent déjà à l’unisson la vielle rengaine de l’immigration « massive », bouc émissaire simpliste et facile à agiter dans les circonstances actuelles.

La démocratie suisse n’a pas besoin de nationalistes qui s’inspirent de Trump ou de Bolsonaro. La démocratie suisse n’a que faire de « populistes » qui prétendent défendre le peuple et qui, dans les faits, ne favorisent que la frange la plus aisée de cette même population.

Il faudra user d’intelligence et de cohérence pour contrer ce discours de médiocrité. Il faudra se montrer clair et réellement concerné·e par les préoccupations légitimes de la population.  

Et, pour finir, le seul moyen de protéger notre démocratie implique évidemment une participation massive aux élections. C’est là que tout se joue ! Bonne année 2023 !

Barbara Lanthemann, rédactrice en cheffe